Voici venu le temps des vacances estivales. Nombreux(ses) sont ceux qui préparent leurs valises pour aller au « bled » et c’est aussi l’heure pour certains de faire découvrir leur pays d’origine à leur bien-aimé(e). Certaines Gazelles nous ont confié leurs petites anecdotes de premières vacances au Maghreb.
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« J’appréhendais beaucoup mais j’ai été bien intégrée »
Samia, 29 ans, est mariée depuis 2010. Elle est d’origine algérienne et son mari, marocaine. Cette différence n’a jamais été un souci pour le couple. « Nos premières vacances au Maroc ont eu lieu en juillet 2012. Nous nous sommes rendus là-bas en voiture. C’était tout nouveau pour moi de faire autant de route. J’appréhendais beaucoup car je suis de nature très timide. Nous sommes arrivés dans un petit village de campagne, au Maroc, avec ma belle-mère, et j’ai été très bien accueillie par la famille de mon époux. Nous avons visité beaucoup de monde et personne ne m’a jamais fait ressentir la différence d’origine. Le sujet n’a même jamais été abordé. Le plus difficile pour moi, c’est la langue. Je parle arabe, mais le dialecte n’est pas le même. Dieu merci, mon mari ne m’a jamais laissée seule. En juillet 2015 est venu son tour de se rendre en Algérie. Contrairement à moi, il est plus sûr de lui. Ma famille habite en ville. Personne n’a jamais abordé le sujet de la différence de pays, non plus. Bien au contraire, tous étaient curieux de savoir comment est le Maroc. Nous avons ainsi pu découvrir les cultures, la cuisine, les différentes traditions de nos pays. Aujourd’hui, nous considérons notre mélange comme une force et une fierté contre certains préjugés dont nous avons pu être victimes, ici en France, dans nos quartiers respectifs. Nous avons trois jolis enfants qui sont fiers d’être marocains et algériens. Ils ont les trois nationalités. D’ailleurs, ils se plaisent à dire qu’ils sont “Margériens”. »
« Je me suis retrouvée confrontée à la barrière de la langue »
Marine, 35 ans, s’est mariée en 2014. Elle est franco-italienne et son mari est tunisien. « Il m’a emmenée en Tunisie deux mois après notre mariage afin de me présenter sa famille. J’avoue que j’étais très enthousiaste. J’ai adoré l’accueil chaleureux que mes beaux-parents, beaux-frères et belles-sœurs m’ont réservé. Pour la première fois de ma vie, je me suis retrouvée confrontée à la barrière de la langue. J’en parle quatre couramment, j’ai pas mal voyagé et je n’ai jamais eu de problèmes de communication. Je ne parle pas arabe, et ma belle-famille, qui vit à la campagne, ne parle pas un mot de français… Je me sentais comme humiliée de devoir demander à mon mari de me traduire, à chaque fois que quelqu’un me parlait…
Hormis la barrière de la langue, j’ai adoré le dépaysement, car mon époux est originaire d’un petit village et j’ai bien aimé voir les gens prendre le temps de vivre, de se déplacer en charrette… Nous y allons à peu près trois fois par an. Pendant les quinze jours ou trois semaines où nous y restons, nous faisons une coupure avec les portables, avec Internet… Cela nous fait beaucoup de bien ! À présent, je comprends un peu l’arabe, mais je ne le parle pas. Lorsque quelque chose n’est pas clair, c’est ma fille de cinq ans qui me sert d’interprète ! Je n’avais aucun a priori avant d’aller en Tunisie, au contraire, c’est un pays que j’avais hâte de visiter et je n’ai pas été déçue. Le pays est superbe et les gens chaleureux. J’ai été amusée de voir que chaque fois que nous allions rendre visite à quelqu’un, peu importe le moment de la journée, on nous offrait à manger ! Un jour, nous nous sommes retrouvés avec un tupperware de bsissa, une pleine assiette de gâteaux, des dragées, une bouteille de boga et un poisson frit à rapporter à la maison ! »
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« J’ai enfin pu entendre l’appel à la prière »
Émilie, 32 ans, s’est rendue en Algérie avec son mari pour célébrer leur mariage en juin 2012. « Nous avions fait al Fatiha en France, ainsi que le mariage civil. Et nous sommes partis en Algérie pour le repas du mariage dans la famille de mon mari. C’était une vraie découverte culturelle. Nous étions à côté d’Alger dans la daira de Rouiba, en bord de plage, un cadre idyllique… J’ai été très agréablement surprise par l’accueil très chaleureux des Algériens. Ils aiment honorer leurs invités et les mettre à l’aise. En nous promenant dans les rues d’Alger, une personne inconnue nous a invités à entrer chez elle pour nous montrer l’architecture typique des bâtisses de la capitale. Les Algériens aiment échanger et partager leur histoire et leur culture. Mais ce qui m’a le plus marquée, c’est de pouvoir entendre l’appel à la prière. En tant que musulmane, je n’avais jamais eu l’occasion de vivre ce moment. C’est très émouvant de voir à chaque prière une foule de gens abandonner leurs occupations pour se rendre à la mosquée.
Pouvoir parler et pratiquer sa religion librement sans gêne ou regard déplacé était salutaire. J’ai passé le mois de ramadan et la fête de l’aïd el-Kebir également en Algérie, et l’ambiance est incroyable. D’ailleurs, nous essayons chaque année de passer ces moments en Algérie, pour que nos enfants ressentent eux aussi l’ambiance de ces événements incontournables dans la vie d’un musulman. Pour ma part, je voyais l’Algérie comme un pays pauvre, sous-développé et risqué. J’avais gardé en tête la décennie de terrorisme. Eh bien, non ! Niveau sécurité, je n’ai jamais rencontré de problème. Je suis une étrangère mais comme ils disent, ils me “mettent sur leur tête”. Contrairement aux autres pays du Maghreb, le pays est plutôt préservé. Il y a beaucoup de plages vierges, par exemple, et l’ambiance est familiale et non façon Club Med. Et il y a énormément de choses à voir… Je me souviens d’une journée en février où l’on avait fait un barbecue à la plage et le lendemain, nous étions en Kabylie dans la neige! »
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