Bientôt la rentrée, pour beaucoup, il s’agit d’une opportunité de découvrir la filière pour laquelle ils ont récemment opté. Pour d’autres, c’est plus compliqué, sans perspective d’avenir, beaucoup de jeunes femmes choisissent des études par défaut. Elles confient à Gazelle les motivations et les difficultés de leur parcours, racontant sans détour hésitations, craintes et espoirs.
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L’orientation est une étape clé et si, pour certaines lycéennes, leur futur métier paraît comme une évidence, d’autres n’ont même pas idée des études qu’elles vont entreprendre. Malgré les différents organismes permettant de faciliter l’orientation, beaucoup de jeunes restent dans l’incertitude. L’année du bac comme la fin de troisième sont alors des périodes éprouvantes où le stress de l’examen se cumule à l’angoisse de l’avenir. Difficile de faire un choix entre les filières générales, technologiques et professionnelles, quand on ne sait pas dans quelle voie s’engager. Les notes permettent parfois de trancher, quand ni la passion, ni la motivation ne sont là. L’année peut se solder par un échec, encore plus perturbant pour l’élève. C’est le cas de Samiha, 20 ans. « Après mes deux années de BTS Management des unités commerciales, je n’ai pas obtenu mon diplôme en 2015. Je n’ai pas souhaité me réinscrire dans mon lycée pour des raisons personnelles, donc en septembre, j’ai postulé dans tous les lycées de Paris et d’Île-de-France, mais aucun n’a accepté mon dossier. J’étais épuisée par tous ces déplacements en transports en commun. J’ai également fait appel à « SOS rentrée », mais le personnel me demandait de revenir plus tard, car il ne pouvait pas m’aider. En octobre dernier, je me suis inscrite aux cours à distance du CNED, mais je n’étais plus du tout motivée. J’ai demandé une bourse étudiante alors que je n’ai renvoyé aucun devoir. Je suis allée deux fois dans les salons étudiants. J’ai été acceptée à la Novancia Business School, mais je n’avais pas les moyens de payer 8 000 € la formation. Depuis, je ne fais rien. Je suis devenue plus proche de ma mère, je l’aide à faire les courses et nous regardons ensemble les séries arabes. Ma mère est au foyer et mes parents sont divorcés. En juin, j’ai reçu 4 000 € de bourse, alors que je n’étais plus étudiante. J’ai finalement reçu un mail du Crous qui me demandait de rembourser cet argent. Depuis septembre 2015, je n’étudie pas, je n’ai aucune activité et je ne sais pas vers qui me tourner pour relancer mon orientation », confie la jeune femme.
En quête de la bonne filière
Fatima, 25 ans, a un parcours scolaire compliqué. « Après un baccalauréat professionnel sanitaire et social, j’ai effectué une remise à niveau me faisant bénéficier de l’équivalent d’un baccalauréat scientifique. J’avais pour objectif de préparer le concours de médecine. À la suite de la préparation pour le concours de médecine, je me suis découragée et je n’ai pas passé le concours. Je me suis alors inscrite à la fac de Bobigny en première année de licence de sciences sanitaires et sociales. J’ai validé le premier semestre, mais je n’ai pas poursuivi. Ensuite, j’ai décidé de préparer le concours d’infirmière. J’ai validé l’écrit mais pas l’oral. J’ai alors préféré abandonner. C’est en faisant du baby-sitting que je me suis découvert une passion pour les enfants. Je me suis renseignée et j’ai décidé de devenir éducatrice. Cette fois, je me suis accrochée et j’ai obtenu le diplôme d’éducatrice de jeunes enfants en crèche. J’avais choisi une formation en alternance sur trois ans. J’ai été acceptée dans une petite crèche de l’Essonne. À la suite de cette expérience, j’ai finalement trouvé du travail dans une autre crèche. Je me suis longtemps cherchée et le temps que j’ai perdu s’est finalement transformé en gain », indique la jeune femme.
Comme en amour, pour le choix des études, on peut passer à côté d’une réelle opportunité, parfois pendant longtemps, jusqu’au jour où elle apparaît comme une évidence !
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Un parcours atypique
Un élève en fin de troisième rencontre souvent beaucoup de difficultés à choisir les études qui lui correspondent. Majida, 38 ans, était dans ce cas. Elle a choisi le BEP Métiers de la comptabilité « pour faire comme les autres ». « En fin de troisième, les professeurs ont estimé que je n’étais “pas faite pour un parcours général” et m’ont conseillé la voie professionnelle. Puisqu’il fallait choisir, j’ai opté pour le secteur à la mode à l’époque, la comptabilité. Pour moi, il était évident que les filières professionnelles étaient plus faciles que les filières générales. Pourtant, durant quatre ans, je n’ai pas chômé et j’ai même eu de grandes difficultés à obtenir mon BEP. La comptabilité et les mathématiques sont deux matières que je n’affectionne pas du tout. Cependant, je me suis accrochée pour obtenir mon bac, encore une fois “pour faire comme tout le monde”. Je pensais que ce diplôme m’ouvrirait la voie royale pour accéder à des études universitaires. Pendant quatre ans, j’ai vécu un vrai calvaire. Même les professeurs se demandaient ce que je faisais là. J’ai obtenu la note de 8 sur 20 à l’épreuve de comptabilité, coefficient 5. C’est le français qui m’a sauvée. Bac en poche, je ne savais toujours pas vers quel métier m’orienter, d’autant que les professeurs avaient émis un avis défavorable pour un BTS Communication des entreprises. Finalement, je me suis quand même inscrite en école privée. La première année tout allait bien, mais en seconde année, je trouvais les cours de moins bonne qualité. J’ai tout de même passé le BTS, sans grande conviction, plus trop sûre de vouloir travailler dans le domaine de la communication. J’ai délaissé cette voie et, durant deux ans, j’ai exercé des petits boulots avant de m’inscrire à un concours de la fonction publique. Après diverses expériences, je suis devenue agent administratif. Je n’avais pas vraiment d’ambition au départ, mais finalement, je suis heureuse et remercie Dieu de ce qu’il m’a donné. Les différents obstacles de mon parcours n’étaient en réalité que des maux pour un bien », conclut la jeune femme. Difficile pour les jeunes gens d’aujourd’hui de trouver la bonne orientation pour leur future carrière, d’autant que la conjoncture économique difficile peut vite entraîner une perte de motivation. Les professionnels de l’éducation et de l’orientation conseillent aux parents de soutenir leur enfant dans ses choix, de l’accompagner dans ses réflexions et dans ses démarches, sans pour autant essayer de lui imposer leurs préférences…
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