Avec le stress de la vie moderne, les confinements et leurs conséquences sociétales, professionnelles, notre sommeil trinque. Combien sommes-nous à vivre régulièrement des endormissements ou des réveils périlleux ? L’insomnie gagne du terrain en France, Gazelle vous aide à trouver des réponses pour en sortir.
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Nous éprouvons du mal à dormir depuis plus de vingt ans, selon l’Institut du sommeil. Cependant, dès le premier confinement les troubles du sommeil ont largement augmenté et ce phénomène persiste encore. Selon une enquête menée par CoviPrev de Santé Publique France plus de 65% des personnes souffrent toujours de troubles du sommeil. Notre mode de vie actuel ne nous mène d’ailleurs pas vers une meilleure qualité de sommeil. Nous passons de plus en plus de temps devant les écrans avant de nous endormir, les temps de transports pour aller travailler s’allongent, le stress au travail augmente… Résultat : environ trois quarts des Français sont victimes de troubles du sommeil. D’autres facteurs comme un épisode difficile de la vie, un divorce, un deuil ou un licenciement peuvent provoquer l’insomnie aiguë. Ce type de trouble ponctuel et passager peut durer plusieurs semaines. Il se résorbera progressivement au moment de la disparition des facteurs stressants. Mais lorsque l’insomnie dure plusieurs mois d’affilée, on parle alors d’insomnie chronique. Là, il faut agir immédiatement avant de voir apparaître les conséquences physiques et psychologiques d’un important manque de sommeil.
Changer son mode de vie
Certaines femmes insomniaques parviennent à trouver les solutions sans avoir à faire appel à une aide extérieure. C’est le cas d’Amatulah qui tente de trouver la paix dans la foi… mais pas seulement. À 28 ans, elle souffre d’insomnie suite à une dépression liée au décès d’un proche et à des soucis familiaux. « J’ai trouvé refuge dans la religion pour un apaisement spirituel et une remise en question. La lecture du saint Coran guérit les blessures et tous les maux. Malgré ça, mes insomnies ont persisté. J’ai donc décidé de me détacher de mon téléphone, que je trouve beaucoup trop présent dans nos vies. » Sa solution : une boîte dans laquelle elle s’oblige à déposer son téléphone à partir de 20 heures. « Là, stupéfaite, je retrouve le sommeil de mes années collège : cet endormissement rapide, sans éclairage agressif pour mes yeux et sans toutes ces heures perdues à surfer sur les réseaux sociaux. J’ai redécouvert le plaisir de tourner les pages d’un livre, de prendre du temps pour ma famille et de faire des invocations le soir tout en méditant. Plutôt que d’avoir recours à des médicaments, j’ai choisi de revoir mon mode de vie. Depuis, je dors comme un bébé. » Dalila, 36 ans, a elle aussi choisi de trouver ses propres remèdes. Mère célibataire, elle enchaîne les journées éreintantes. « J’ai souvent des périodes d’insomnie qui me bouffent le quotidien. Je travaille selon des horaires variables et à presque une heure de route de chez moi. Je n’ai pas l’habitude de dormir beaucoup mais j’ai besoin d’au moins six heures, pour supporter la journée ! » Lorsque ces périodes sans sommeil arrivent, Dalila s’aperçoit qu’elles correspondent à une phase de stress. « Je m’arrange alors pour arrêter le café et le thé plus tôt dans la journée. Le souci est que le manque de sommeil me pousse à manger davantage car mon corps à besoin de sucre. Là, je stresse encore plus car je me vois manger et j’appréhende le moment où je n’arriverai plus à fermer mon jean ! » Sa solution : se fatiguer au maximum en pratiquant la marche. « Ça me permet de chasser les angoisses de mon esprit et de revenir à un rythme normal. »
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Une thérapie nécessaire
Pour d’autres, l’insomnie atteint un stade handicapant qu’il faut traiter rapidement avec des professionnels. À 26 ans, Nahid trouve difficilement le sommeil. Tout a commencé lorsqu’elle a commencé à travailler en maison de retraite en tant qu’infirmière, il y a un an. « Le travail était vraiment horrible. La vue des patients me faisait trop mal au cœur. En tant que débutante, je n’ai pas supporté. » Après avoir quitté son poste, l’insomnie s’est malheureusement poursuivie. « Je n’arrive pas à m’endormir avant 5 ou 6 heures du matin. Cela me cause beaucoup de fatigue et surtout énormément de disputes avec mon entourage puisque l’insomnie me rend nerveuse. » Même si les médicaments à base de plantes n’ont pas aidé Nahid, la jeune femme n’envisage pas encore la thérapie. « Je pense que mon état se rétablira lorsque j’aurai de nouveau un emploi. » Depuis six ans, suite à la perte de son père, Sarah peine à trouver le sommeil. « La douleur et le manque m’ont conduit à l’insomnie. Je n’ai pu travailler que cinq mois et depuis deux ans, impossible de retrouver un emploi. J’ai pris du poids à cause du manque de sommeil et de mon mode de vie décalé. C’est très dur de ne pas pouvoir sortir, travailler et profiter de la vie. Je suis toujours sur les nerfs donc je déclenche des gastrites fréquentes et des migraines. Pour moi, l’insomnie est un enfer. » Après avoir eu recours aux somnifères et aux antidépresseurs, Sarah a dû y mettre un terme car ces médicaments lui donnaient la nausée. Le seul remède qui l’apaise est la lecture du Coran et les prières qui l’incitent à se réveiller à heure fixe. Sur les conseils de son médecin, Sarah envisage de consulter un psychologue afin d’évoquer son deuil et de mettre enfin un terme à son trouble du sommeil.
SOMNIFÈRES, JE SAUTE LE PAS ?
Le somnifère peut être intéressant sur une prise ponctuelle et temporaire, soit deux à trois fois par semaine durant un mois. Il doit être accompagné d’un suivi pour prévenir les prochaines crises.
5 RÈGLES D’OR
Vivre une journée éclairée et active
Se lever à heure régulière
Ne pas boire de café, thé ou coca après 14 heures
Au dîner, évitez les protéines, les repas gras et copieux.
Attention à l’alcool qui fragmente le sommeil !
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