Vous étiez bien en vacances en train de buller sur la plage, sous le soleil, vos enfants barbotant tout près et vous bouquinant un polar… Et pourtant, la sonnette de l’école à retenir : il est temps de reprendre les habitudes studieuses. Cette année, pour que tout se passe bien à la maison, vous allez devoir vous impliquer… mais pas trop.
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Ma fille de 12 ans a failli redoubler l’an passé, je me suis battue avec son professeur principal pour qu’il lui donne une seconde chance. Je me suis demandé ce que j’avais pu faire de mal, pourtant je travaille à mi-temps et je lui fais faire ses devoirs tous les soirs. J’ai parlé avec ses professeurs, ils m’ont rassurée en me disant que le problème ne venait pas de moi, c’était juste qu’elle n’avait pas encore le déclic. Pour elle, l’école est avant tout une aire de jeux. » Le témoignage d’Amira fait écho à plusieurs parents qui se sentent désarmés face aux difficultés scolaires de leur progéniture. Partagés entre l’envie de faire trop ou pas assez, ils ne savent plus le chemin à prendre qui emmènerait leurs enfants vers le Graal de la réussite. Et pourtant Frédérique Corre-Montagu (auteure de Etre une maman organisée c’est malin , aux Editions Leduc.s) le martèle : « Croyant bien faire, on met la pression à nos charmants enfants dès le plus jeune âge pour qu’ils aient le maximum de bagages dans la vie. Pourtant les spécialistes le disent et le répètent : ça ne sert à rien qu’un enfant sache lire avant d’entrer en CP, parler anglais couramment en 6e et décrypter le mandarin en seconde ! Il risque au contraire de s’épuiser, de s’embêter et, à long terme, de se braquer contre l’établissement, c’est-à-dire l’école en général et vous en particulier. »
L’éveil au monde
Pire encore, selon un article paru en Avril 2014, dans le magazine culturel The Atlantic , des sociologues américains attestent que l’implication des parents dans les études de leurs enfants n’a pas d’incidence sur leur réussite !Ils ont alors comparé plusieurs familles aux profils sociologiques et culturels différents, dont des parents qui ne parlaient pas même pas anglais. Leur seul dénominateur commun des enfants studieux serait la promotion d’une certaine ouverture d’esprit, d’un regard critique sur le monde qui les entoure et d’une mixité sociale autour d’eux. Ainsi, lorsque les enfants évoluent avec des adultes venant de toutes les professions, ils peuvent alors s’interroger sur leur propre ambition. Et de ce fait acquérir une motivation qui les améliorera. C’est d’ailleurs le travail d’Athina Marmorat, de l’association Rev’elles qui organise des ateliers auprès des jeunes, la plupart des issues de quartiers sensibles, pour lutter contre une certaine forme de déterminisme social qui se forme dès le plus jeune âge. Son travail consiste alors à proposer aux jeunes filles des programmes d’orientation et d’insertion professionnelle innovants, le temps de quelques jours ou semaines. Ainsi, à la maison, avant de vous ruer sur le carnet de texte et de s’acharner sur les devoirs quotidiens, l’essentiel est alors d’expliquer à vos enfants, de tous âges, l’importance de l’école et les ouvertures qu’elle peut offrir. La pression que vous allez leur mettre est à double tranchant : soit votre enfant exceller par peur de vous décevoir, et il entretient alors une dépendance affective à la notion de travail. Ce qui risque de devenir problématique lorsque vous ne serez plus sur son dos. Soit au contraire, il rentrera en totale rébellion contre vous, et saura que les études sont le point sensible pour vous atteindre… en particulier à l’adolescence.
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La nécessité des activités périscolaires
Comme pour nous, les adultes, la routine peut tuer le moral toute motivation à la longue. Votre enfant a besoin d’être stimulé par tous ses sens. Rappelez-vous que l’apprentissage n’est pas seulement académique, il revêt de nombreuses formes, notamment à travers l’art et le sport. Ainsi, si votre enfant a des problèmes pour s’exprimer à l’écrit, alors peut-être est-il doué en dessin ou théâtre ? S’il a du mal à canaliser son comportement en classe, alors peut-être qu’un sport martial le fera pour lui ?« En France, on commence à comprendre que les activités physiques font partie du système scolaire et même dehors en heures d’école. Par mon expérience, je peux dire que les bons se détachent des mauvais élèves en fonction des activités qu’ils font. C’est pourquoi, on pense à tort que ce sont les enfants issus des familles défavorisées qui auraient vouées à l’échec. Or, pas besoin d’argent pour partager du temps en dehors de la maison », commente Sabrina Ladani, proviseur d’un collège en Seine-Saint-Denis. Une simple balade en forêt où l’on touche la nature a bien plus d’impact que des fiches théoriques de biologie. Une visite dans un château ou musée (certains jours sont gratuits) en famille peut être un vrai moment de récréation pour se plonger dans l’histoire de France et jouer les rois et reines d’un jour, dès l’âge de 7-8 ans. Les leçons d’histoire prendront un tout autre sens après ça ! Dès 3 ans, des séances au théâtre ou au spectacle de marionnettes éveillées à la langue française. Alors, sans vous rendre compte, vous participerez pleinement à l’éducation intellectuelle de vos enfants, à son éveil, à sa curiosité, et à son envie d’apprendre toujours plus. Sans compter la boite à souvenirs que vous remplissez qui, selon Mme Ladani,« tissent les relations au sein même de la famille, éloignent les tensions et alors l’enfant plus disponible à l’école. En somme il ne faut pas oublier que la réussite de vos enfants dépend de l’école mais aussi de la vie qu’il ne mènera qu’après 16h30 ! »
C’EST L’HEURE DES DEVOIRS, COMMENTAIRE L’AIDER ?
Nabil Zitoun, professeur de maths, nous donne quelques conseils pratiques pour aider votre enfant à devenir autonome face à ses devoirs.
Le bon cadre : proposez-lui les meilleurs outils pour pouvoir travailler en toute tranquillité. L’achat d’un bureau ne doit pas être une option, c’est une nécessité pour que votre enfants soit concentré est au clame, si possible dans sa chambre. Il est important de surveiller aussi le bon état de son matériel (règle, cahier, calculatrice…)
Faites acte de présence :
Vous pouvez reseter près de lui au début pour le motiver. Puis une fois qu’il est dans sa lancée, alors vaquez à vos occupations, tout en gardant un œil sur lui. Sachez qu’un enfant ne peut pas rester concentré plus de dix minutes d’affilées, alors il a besoin d’avoir une présence près de lui, pour le reconnecter.
En musique :
En primaire, n’hésitez pas à lui faire apprendre en chanson et danse. Ainsi, une fable de La Fontaine chantée avec les mimes sera bien plus facile à retenir, et en plus vous vous amuserez au passage. Les devoirs peuvent être une récréation aussi ! N’insistez pas : si face à un problème de maths, votre enfant bute… changez de matière, vous y retournerez plus tard. Il aura alors un regard plus neuf.
Apprenez-lui l’organisation :
Parce que vous ne pouvez pas être constamment derrière ses devoirs, le seul vrai outil vers l’autonomie reste l’organisation. Ainsi, veillez à la propreté de ses cahiers, faites lui faire des fiches de couleurs (qui stimulent la mémoire visuelle), ainsi que des plannings de devoirs e fonction des horaires et des contrôles de la semaine pour qu’il anticipe)… Et puis surtout faites-lui confiance !
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