Les djinns sont des créatures d’Allah formés de feu. Indétectables par les humains, il arrive pourtant qu’ils prennent possession, contre leur gré évident, de ces derniers. Les djinns amoureux, par exemple sont aussi bien les hommes que les femmes. Quels sont les signes d’une possession ? Peut-on s’en débarrasser ? Un raqi nous éclaire.
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Aucun doute à avoir concernant les djinns, pour qui est croyant. Ce sont des créatures surnaturelles, dont l’existence est attestée par le Coran. Ainsi, dans la sourate 55 Al Rahman, le verset 14 dit : « Il a créé l’homme d’argile sonnant comme la poterie » et le verset 15 « et Il a créé les djinns de la flamme d’un feu sans fumée » . Invisibles, les djinns vivent parmi les humains et se trouvent partout. « Celui qui dit que les djinns n’existent pas pas repoussant le Coran », indique Brahim, septuagénaire. En effet, dans le Coran, la sourate 72 Al Jinn est consacré à ces êtres invisibles. Composée de 28 versets, cette sourate a été descendue alors que le Prophète Muhammad prêchait, mais que personne ne l’écoutait. En revenant de Thaïf vers la Mecque, il s’était mis à réciter le Coran sous un palmier. C’est alors qu’un groupe de djinns, ému, s’était converti à l’islam, lui prouvant ainsi qu’il pouvait compter sur le soutien du monde « invisible ». Tout comme chez les humains, parmi les djinns, il existe des croyants ( moumnines ) et des non-croyants. Comme le précisent les versets 11 (« Il y a parmi nous des vertueux et [d’autres] qui le sont moins : nous divisés en différentes sectes. ») et 14 (« Il y a parmi nous les Musulmans, et il y a les injustes [qui ont dévié]. Et ceux qui se sont convertis à l’Islam sont ceux qui ont cherché la droiture »). »
LES DJINNS, UNE RÉALITÉ EN ISLAM
Homme de foi, Brahim pratique la roqya pour soigner ceux et celles qui reçoivent des maux occultes, par le biais de la récitation de versets coraniques notamment. « Les djinns sont invisibles pour les humains, mais ils peuvent nous voir. Ils sont partout, ils vivent parmi nous. Comme nous, ils se marient, ont des enfants, meurent, seront rendus coupables, mais ils ont leur propre mode de vie, explique-t-il. Ils peuvent perturber les humains, les posséder comme les aider, et peuvent aussi parfois tomber amoureux d’eux. » Un homme ou une femme, marié(e) ou célibataire, peut être la victime d’un djinn amoureux. Il existe des djinns mâles et femelles – ces derniers sont appelés djinniya. Mais comment un être humain peut-il se retrouver possédé par un djinn amoureux ? « Cela peut avoir lieu à la suite d’un choc émotionnel, répond Brahim. Le waswas, c’est-à-dire le fait d’avoir des pensées anxieuses, peut également être une porte ouverte pour les djinns. En général, ils prennent possession des gens par leurs points faibles. » Autres causes mises en avant : pratiquer la nudité même quand on est seul(e) chez soi, ou encore le fait de se regarder trop souvent et trop longtemps dans le miroir.
DES SYMPTÔMES LIÉS À L’INTIMITÉ
« Pour le djinn amoureux, l’homme ou la femme en question lui appartient. Il n’aime pas que quelqu’un d’autre le ou la touche. Sinon, il agira pour faire en sorte que la femme refuse d’avoir des relations intimes avec son mari, par exemple. » Une baisse de libido, une absence de plaisir, l’impuissance, et la frigidité peuvent alors être des signes. « Les rêves érotiques récurrents peuvent aussi être un symptôme de la possession par un djinn amoureux. » Le raqi Brahim constate que les femmes célibataires possédées refusent toujours les avances d’un prétendant, et n’éprouvent pas le besoin de se marier. « Souvent, j’ai vu des femmes possédées qui se laissaient aller, n’aimaient pas se laver, n’appréciaient pas l’eau. Cela peut s’expliquer par le fait que l’eau est une bénédiction pour guérir du mal et que certains djinns aiment la protection.
CHERCHER REFUGE AUPRÈS DE DIEU
Pour se soigner et se débarrasser d’un djinn amoureux, la première des choses que recommande Brahim, comme tous les raqis, c’est de « s’en remettre à Dieu, le tout-puissant, et lui rendre grâce en priant assidûment. La prière est un pilier de l’Islam et une protection », insiste-t-il. Les invocations pour guérir et demander « qu’une solution rapide et harmonieuse soit mise en œuvre » sont à multiplicateur. « Il ne faut jamais se lasser de demander l’aide de Dieu. Il est notre Guide. Le verset 60 de la sourate 40 va dans ce sens : “Appelez-moi, et je vous exaucerai” », poursuit-il. Il délivre également un autre conseil : « Il est important de donner de la force et du courage pour combattre le djinn qui nous possède. Travailler sur son mental contribue aussi à démolir le désespoir et la possession. » Pour les femmes mariées, il les invite à se rapprocher au maximum de leur mari, « à profiter de leur chaleur pour les imposer face au djinn dans leur rôle d’époux devant Dieu. » Le raqi enjoint les femmes qui se laissent aller de faire des efforts pour prendre soin d’elles.
DES SÉANCES DE ROKYA POUR GUÉRIR
La rokya est une méthode spirituelle qui, grâce au Coran, permet de transmettre une personne d’un mal. «Lors d’une séance de rokya, il faut d’abord y aller avec diplomatie, en douceur pour faire partir les djinns. Ce n’est pas donné à tout le monde que de savoir les apprivoiser. » Il convient, si vous pensez que vous êtes ou que l’un de vos proches est victime d’un djinn amoureux, de s’adresser à une personne de confiance pour demander son aide. Obtenez des recommandations dans une mosquée ou dans votre réseau de connaissances. Le raqi Brahim recommande même, pour s’en débarrasser, « de parler avec les djinns, et ce n’est pas une folie que de le faire, dit-il. Le soir avant de se coucher et le matin au réveil, on peut alors les sommer ainsi : « Ô vous les djinns, nous avons été créés par Dieu, maître de l’Univers. Je demande par la grâce d’Allah, le tout-puissant, d’être libéré(e) pour que je puisse jouir de ma vie, avec mes semblables. Paix à ceux qui sont soumis dans la droiture. Paix aux gens du livre ». » Après une ou parfois plusieurs séances de rokya, il est important d’être attentif à certains signes divins qui annoncent une guérison. Généralement, « les femmes se sentent plus légères, retrouvent le goût de s’habiller, de prendre soin d’elles, de vivre, de moins dormir », observe Brahim, qui rappelle l’importance de l’espérance, qui fait partie de la foi. Et de citer le verset 56 de la sourate 15 Al Hijr : « […] et qui désespère de la miséricorde de son Seigneur, sinon les égarés ! »
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