Au cours des dernières décennies, les avancées technologiques ont eu un impact significatif sur le domaine artistique. De nouvelles technologies ont émergé et ont permis aux artistes d’explorer de nouveaux territoires.
Les œuvres créées avec l’intelligence artificielle (IA) sont un exemple de cette nouvelle forme d’expression artistique. Celle-ci utilise des algorithmes sophistiqués pour créer des images, des vidéos, des sculptures et même de la musique. Les résultats peuvent être surprenants et souvent très différents de ce que les humains sont capables de produire.
L’IA art, qu’est-ce que c’est ?
C’est bien connu, l’IA offre des possibilités presque infinies. Elle permet de générer des images et photos plus vraies que nature en lui soumettant quelques mots. Cet outil est si puissant que ses créations sèment souvent le doute chez les internautes.
Comme nous le rappelle ExpressVPN, une photo du Pape portant une longue doudoune de créateur générée par une IA a fait trembler la toile l’année dernière. En effet, de nombreux internautes se sont laissé avoir par son réalisme et n’ont pas pensé une seule seconde que celle-ci pouvait être montée de toutes pièces. Le même cas de figure a eu lieu lorsqu’une photo générée de Vladimir Poutine s’agenouillant pour embrasser la main de Xi Jinping lors de sa visite en Russie a circulé sur les réseaux sociaux.
L’AI art, ou art généré par intelligence artificielle, est une forme d’art créée par des algorithmes qui imitent ou simulent la pensée et les processus créatifs humains. Comme l’explique Le Devoir, ils utilisent des techniques d’apprentissage automatique pour analyser de grandes quantités de données et générer des images, des sons, des vidéos, des textes et bien d’autres choses encore.
L’AI art est de plus en plus présent dans les musées et les galeries d’art. Ces œuvres sont souvent exposées aux côtés de travaux créés par des moyens humains. Les expositions d’IA art sont très populaires auprès du public, car elles offrent un aperçu fascinant des avancées technologiques.
L’excellent Beaux Arts magazine consacre, ce mois-ci, un dossier spécial sur les perspectives de l’IA dans l’univers de la création : « Intelligence artificielle, technologies immersives, NFT et réalité virtuelle chamboulent le monde et font entrer l’art dans une nouvelle dimension »…
Zoom sur un artiste de cette niche
Jon Rafman, dont l’art a été passé au peigne fin par ArtsHebdoMédias, est un artiste numérique qui explore les possibilités de l’IA dans l’art en générant des images et des vidéos et en modifiant des images existantes.
Pour créer sa série Dream Journal, il a utilisé une IA alimentée avec des milliers de photos de visages réels, et lui a ensuite demandé de créer des visages imaginaires. Ces visages sont la plupart du temps déformés et étranges, mais conservent une certaine humanité qui les rend fascinants.
Sa création la plus récente, l’installation vidéo Counterfeit Poast, se compose également de contenus générés par un algorithme. Les posters et vidéos représentent des créatures (ou plutôt des mutations humaines) témoignant de la relation complexe que nous entretenons au XXIe siècle avec les images et les souvenirs.
En effet, l’artiste s’inspire de l’effet Mandela, un phénomène selon lequel une grande partie de la population se souvient mal d’une situation importante ou partage le souvenir d’un événement qui n’a jamais eu lieu. L’artiste explore l’expérience omniprésente de la vie dans un monde où rien ne dure éternellement, mais où rien n’est oublié non plus.
« J’essaie dans mon œuvre de savoir combien de surabondance informationnelle s’est infiltrée dans tous les aspects de notre existence et façonne notre perception dans son ensemble ».
Si cette nouvelle forme d’art s’impose peu à peu dans les musées d’art contemporain, elle est encore assez méconnue du grand public. Et si certains craignent qu’elle remplace peu à peu les artistes et graphistes, il n’en sera rien. Au contraire, elle leur permettra de compléter et d’améliorer leur travail en les rendant plus efficaces et plus productifs.