Est-il inenvisageable de connaître le sexe de son enfant avant l’échographie, ou même avant la conception ? Pas si sûr ! Et, en vous penchant un peu plus sur votre assiette, vous pouvez influencer. Le hasard. Alors, fille ou garçon ? Demandez le menu !
Fini le temps où les cigognes décidaient du sexe des bébés au gré de leur humeur. Dans les vies ultra-planifiées que nous menons, il serait désormais possible de faire son choix sur le nombre de chromosomes X et Y. C’est, en tout cas, ce qu’avance une étude publiée dans la très sérieuse revue de l’Académie royale de Londres, Proceedings of the Royal Society. Selon celle-ci, il semblerait que le contenu de nos assiettes ait une grande influence sur ce qui grandira dans notre ventre ! Une équipe de santé publique de l’université d’Oxford a fait participer 720 jeunes Anglaises à l’étude. Ces dernières devaient indiquer avec précision le contenu de leurs menus des semaines précédant et suivant la conception. L’apport calorique de chaque jeune fille a été calculé, et le constat suivant a été effectué : 56 % des femmes présentant les taux caloriques les plus élevés ont accouché de garçons. Le même groupe avait aussi ingéré une plus large variété d’aliments et de nutriments, incluant plus de potassium, de calcium, de vitamines C, E et B12. En résumé, plus les femmes faisaient attention à leur ligne, plus elles avaient de chances d’avoir une fille. Cette découverte fait écho aux réalités démographiques, qui démontrent un léger déclin des naissances de garçons ces dernières décennies – pouvant s’expliquer par les régimes minceur des mamans occidentales. Une tendance que l’on peut imaginer inversée au Maghreb, où les futures mamans auraient plutôt tendance à « se gaver » pour faire face à l’épreuve de la maternité.
CHROMOSOME DANS L’ASSIETTE : TOUTE UNE HISTOIRE !
De nombreux autres travaux de scientifiques vont dans le même sens que l’étude anglaise. Dans les années 1930, le biologiste allemand Curt Herbst avait observé une augmentation du nombre de mâles chez des vers marins qui évoluaient dans un univers riche en potassium. Des décennies plus tard, le docteur François Papa a expliqué que le choix de l’alimentation jouait un rôle dans le tri des spermatozoïdes dans les parties génitales. Selon une étude expérimentale menée en 1977 à l’hôpital Cochin, à Paris, 77,6 % des femmes qui ont suivi le régime approprié ont eu un enfant du sexe désiré. Pour avoir une fille, il suffisait d’avoir une alimentation riche en calcium et en magnésium, et pauvre en sodium et en potassium ; pour avoir un garçon, il fallait miser sur une alimentation salée évitant les laitages et privilégiant les viandes et poissons. On comprend pourquoi certaines ne donnent naissance qu’à des garçons alors qu’elles aimeraient avoir une fille…
POUR AVOIR UN GARÇON À consommer
Du sel (au maximum) Tous les pains, biscottes…
Toutes les viandes Des bananes, des dattes, des abricots
Tous les sodas Du thé et du café Des pommes de terre Des sucreries, des desserts et du chocolat noir
À ne pas consommer
Les laitages et tous leurs dérivés (comme les glaces)
Les crustacés, la laitue, les haricots verts, les petits pois, les épinards
Les œufs
POUR AVOIR UNE FILLE À consommer
Tous les laitages, les crustacés cuits, es céréales
Les légumes (verts, en priorité), les carottes, les radis, les navets, les concombres
Les pommes, les mandarines, l’ananas, les pêches, la pastèque Le miel et la confiture
Les œufs
À ne pas consommer
Le sel (même dans le pain ou les biscottes)
Le thé, le café et le chocolat
Les boissons sucrées type sodas, la charcuterie
L’avocat
D’après l’Institut national d’études démographiques (Ined), il y a à peu près le même nombre de femmes que d’hommes sur Terre. Il y a, en réalité, légèrement plus d’hommes : 102, pour 100 femmes (en 2010). Sur 1 000 personnes, 504 sont des hommes (50,4 %), et 496, des femmes (49,6 %). Mais les garçons meurent plus que les filles. Il arrive donc un âge où les hommes et les femmes sont en nombre égal.
Les coutumes de grands-mères
Petit tour d’horizon des croyances les plus résistantes, en matière de « pronostic ».
1. « Quand j’étais enceinte, la ligne brune sur mon ventre ne dépassait pas mon nombril. Il paraît que c’est le signe qu’il s’agit d’un garçon, ce qui s’est révélé vrai pour moi ! » (Souad, 38 ans)
2. « On m’a dit qu’il fallait demander à une future maman de poser ses mains sur ses hanches. Si les pouces sont vers le dos, alors c’est une fille. » (Myriam, 15 ans)
3. « C’est la méthode la plus classique : si le ventre et plutôt arrondi et que le poids est réparti sur les hanches et autour de la taille, alors c’est une fille. Si le ventre pointe, c’est un garçon. » (Sabrina, 18 ans)
4. « Tout se joue dans les astres, selon les croyances chinoises. Si la lune qui suit la conception du bébé est pleine, alors c’est un garçon. Si elle est blanche, c’est une fille. » (Kahina, 42 ans)
5. « Quand ma sœur était enceinte, elle n’était pas très jolie : masque de grossesse, pieds gonflés, acné, perte de cheveux… La totale ! Normal, elle attendait une fille. » (Bahia, 20 ans)
6. « Ma belle-sœur croyait avoir deviné que lorsque ses mamelons étaient plus foncés que d’habitude, elle attendait un garçon. » (Samia, 39 ans)
Samia, 39 ans : « Je suis allée faire une FIV à l’étranger pour choisir le sexe de
« J’étais maman de trois garçons que j’aimais plus que tout, mais il me manquait quelque chose. Je rêvais d’avoir une fille. C’était devenu une obsession. Un jour, mon mari m’a dit qu’aux États-Unis, on pouvait choisir le sexe de son enfant. J’ai mené des recherches sur Internet. Je suis tombée sur des forums de discussion où des femmes relataient être parties faire une fécondation in vitro (FIV) à l’étranger, et il y avait plus près que les USA ! J’ai pris contact avec une clinique en Espagne. J’ai dû prendre un traitement, recevoir des injections et faire l’objet d’un suivi médical. Un gynécologue de ma ville a accepté d’effectuer cette surveillance. Il savait que c’était illégal mais il comprenait mon envie. L’expérience a fonctionné du premier coup, par injection intracytoplasmique (ICSI), avec sélection des embryons. Tout cela m’a coûté quelques milliers d’euros, mais aujourd’hui, j’ai une fille qui a 3 ans, et cela n’a pas de prix ! Nous n’en avons parlé à personne : on penserait à un caprice, et on me dirait que c’est haram. Mais je ne regrette rien. Je me sens enfin entière. »
Le « sexing », le choix du sexe du bébé, pour des raisons non médicales est strictement interdit en France – et dans le reste de l’Union européenne.