Le Prophète Muhammad disait : « Toute chose a un moyen par lequel elle peut être purifiée, et le moyen pour le cœur, c’est le dhikr ». Cet exercice spirituel consiste à répéter un grand nombre de fois certaines formules tirées du Coran. Une forme de méditation qui permet de travailler sur son ego, de gagner en concentration et en apaisement.
Le dhikr ou zikr, évocation, rappel ou répétition du nom de Dieu en arabe, consiste dans l’Islam, à se remémorer Allah. Il s’agit d’un rituel islamique effectué après chacune des cinq prières obligatoires et qui consiste à répéter le nom de Dieu. Les musulmans prononcent ainsi 33 fois Soubhanallah (« Gloire à Allah »), 33 fois « Alhamdoulillah » (« Louange à Allah en toutes circonstances ») et 34 fois « Allahou akbar » (« Dieu est le plus grand »). La personne qui effectue le dhikr, à voix haute ou en silence, peut égrener un chapelet composé de 33 perles (misbaha) ou utiliser les phalanges de chacun des cinq doigts de sa main droite pour compter combien de fois elle a récité les invocations. L’idée est de passer deux fois sur chacune des phalanges, ce qui fait 28 fois (2 x 14 phalanges) et de repasser une fois sur chacune des trois phalanges de l’index droit, le doigt de la chahâda. Le pouce est utilisé pour compter sur les quatre autres doigts et l’index pour compter sur le pouce.
UN RITUEL DE MÉDITATION ET DE CONTEMPLATION
Le dhikr n’est pas lié à un moment déterminé. Il est recommandé au musulman de le formuler abondamment à travers des exaltations, des glorifications, des implorations pour le pardon des péchés commis ou encore par la parole de l’unité de Dieu : « lâ ilâha illa Allah » (« il n’y a de Dieu qu’Allah »).
Allah a ordonné aux croyants de faire souvent et à tout moment des invocations. Ainsi, dans le Coran, il est fait mention du dhikr à maintes reprises. À l’image du verset 45 de la sourate 29 L’Araignée : « Le rappel d’Allah est certes ce qu’il y a de plus grand » ; des versets 41-42 de la sourate 33 Les Coalisés : « Ô vous qui croyez ! Invoquez souvent le nom de Dieu ! Louez-le matin et soir » ; du verset 60 de la sourate 40 Le
Pardonneur : « Invoquez-Moi, et Je vous exaucerai » ; ou encore du verset 152 de la sourate 2 La Vache « Pensez à moi. Je penserai à vous. »
LES MÉRITES DU DHIKR
Au-delà de la nécessité pour chaque croyant de se souvenir de Dieu, et de l’évoquer, les bienfaits du dhikr sont nombreux. Il permet d’obtenir le pardon d’Allah pour les péchés commis et de s’attirer sa miséricorde. Pratiqué seul(e) ou à plusieurs, le dhikr s’apparente à un exercice de méditation. Il permet de réduire le stress, de développer sa concentration, de vider son esprit des idées négatives et obsédantes, de favoriser la mémoire, d’augmenter les émotions positives et l’allégresse en portant son attention sur la répétition de belles paroles. Mais cet exercice vocal n’a de valeur que s’il est accompagné au fond du cœur d’une sincère intention (niya).
Autre mérite de l’évocation d’Allah : l’éloignement du diable (chetane). En effet, en louant le Seigneur, l’ennemi d’Allah est chassé. Le dhikr est alors protection, comme l’indique le verset 201 de la sourate 7 Les Murailles : « Lorsque ceux qui craignent Dieu se sentent effleurés par le souffle de Satan, ils se souviennent de leur Seigneur et aussitôt redeviennent clairvoyants. »
Ainsi, le dhikr est une façon de purifier son cœur et sa tête en atteignant un état de beauté spirituelle (ihsan) et même de proximité avec Dieu. Il revêt le respect et la douceur. Cette pratique permet de développer une paix intérieure, de vider son esprit et de prolonger l’apaisement mental et la relaxation après la prière. À l’image du verset 28 de la sourate 13 Le Tonnerre : « Ceux qui ont cru, et dont les cœurs se tranquillisent à l’évocation d’Allah. N’est-ce point par l’évocation d’Allah que se
tranquillisent les cœurs ? »