Six mois avec sursis sont requis contre Hassa Bint Salmane, la soeur du prince Mohammed Ben Salmane pour des violences sur un artisan.
Hassa Bint Salmane est suspectée d’avoir demandé à son garde du corps Rani Saïdi de frapper, humilier et séquestrer le plombier venu réparer un évier de la résidence royale à Paris en 2016. La princesse et son employé affirment que l’artisan avait pris des photos volées de la princesse pour les revendre à la presse.
Un mandat d’arrêt est lancé contre la soeur de Mohammed Ben Slimane depuis décembre 2017, notamment pour « complicité de violences volontaires ». Elle devrait vraisemblablement être jugée en son absence, représentée par son avocat français. Seul le garde du corps s’est présenté au tribunal, la princesse ne s’est pas déplacée.
Dans sa version des faits, le plombier affirme qu’il prenait des photos de la pièce où il intervenait pour des raisons professionnelles. Quand la princesse l’a vu faire, elle a appelé son garde du corps et lui aurait demandé de le frapper. Le téléphone fut détruit par les employés de la princesse.
« On n’appelle pas la police, on ne préserve pas les preuves… », regrette le président du tribunal. Cette destruction était une « grave erreur », concède Rani Saïdi.
L’artisan déclare aussi avoir été roué de coups et humilié. Le garde du corps lui aurait pointé une arme sur la tête et demandé de baiser les pieds de Hassa Bint Selmane. Il aurait été également séquestré plusieurs heures et relâché à 21 heures.
Des faits que conteste fermement le garde du corps : « Ce monsieur, c’est un menteur ! », lâche l’ancien professionnel de la sécurité.
« Nous espérons que les juges prendront en considération les nombreuses contradictions et incohérences de la partie civile. Les constatations médicales rendent invraisemblable la version du plaignant et démontrent qu’il a menti », a déclaré son avocat Yassine Bouzrou.
Le plaignant aurait proposé de retirer sa plainte contre de l’argent.
« Il est tellement traumatisé qu’il ne perd pas le nord : il revient quelques jours après les faits pour présenter sa facture (de 21 000 euros) », avant de tenter de négocier, peu avant l’audience, le retrait de sa plainte « contre 500 000 euros », a affirmé l’avocat de la princesse Emmanuel Moyne.
Huit mois de prison avec sursis ont été réclamés contre Rani S., accusé de « vol », de « violences volontaires avec usage ou menace d’une arme » et de « séquestration ». Six mois ont été requis contre la princesse pour « vol » d’un téléphone portable, « complicité de violences volontaires avec usage ou menace d’une arme » et « complicité de séquestration ». Le parquet a également demandé une peine de 5 000 euros d’amende pour chacun des deux accusés.
Le jugement a été mis en délibéré au 12 septembre.