Selon l’Institut australien de stratégie politique (ASPI), de grandes marques bénéficieraient du travail forcé des Ouïghours détenus en Chine.
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Apple, Sony, Samsung, Adidas, Lacoste, Gap, Nike, Puma, Uniqlo, H&M … la liste est longue. Au moins 83 grandes marques se retrouvent impliquées dans l’emploi des Ouïghours aux travaux forcés dans des usines les fournissant. Le rapport de l‘ASPI nous révèle que plus de 80.000 membres de la minorité musulmane ouïghour, détenus dans la région du Xinjiang au nord-ouest du pays, ont été transférés dans des usines « appartenant aux chaînes d’approvisionnement de 83 marques connues mondialement dans la technologie, le textile et l’automobile ».
« Chaînes de production à l’échelle mondiale »
Une pratique qui finit par entacher l’économie mondiale : « Des usines recourent au travail forcé des Ouïghours dans le cadre d’un mécanisme de transfert encadré par l’Etat (chinois), ce qui entache des chaînes de production à l’échelle mondiale » affirme l’Institut australien.
Beaucoup de secteurs impliqués
La Chine étant devenu ces dernières années, l’usine du monde, beaucoup de secteurs d’activité se retrouvent impliqués : l’automobile (avec BMW, Volkswagen, Mercedes-Benz, Land Rover, Jaguar…), le textile (Adidas, Lacoste, Gap, Nike, Puma, Uniqlo, H & M…), ou encore l’électronique (Apple, Sony, Samsung, Microsoft, Nokia…). Toutes ces marques bénéficieraient du travail forcé des Ouïghours.
« Camps de rééducation »
La minorité musulmane ouïghour est, depuis 2017, victime d’une politique de répression maximale. Un million de personnes seraient détenues dans des camps, décris par le gouvernement chinois, comme des « camps de rééducation » et de « réinsertion professionnelle » destinés à lutter contre l’extrémisme religieux.
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Appel à « conduire des enquêtes »
Le rapport australien décrit en détail les conditions de travail dans ces usines et rappelle que « les entreprises bénéficiant du travail forcé des Ouïghours, dans leur chaîne de production, enfreignent les lois qui interdisent l’importation de biens produits en ayant recours au travail forcé ». Le rapport appelle les groupes épinglés à « conduire des enquêtes immédiates et approfondies sur le respect des droits de l’homme dans les usines les fournissant en Chine, y compris avec des inspections et des audits indépendants et rigoureux ».
La lutte contre la pauvreté
De son côté, le ministère chinois des Affaires étrangères reconnaît transférer des « forces de travail excédentaires » du Xinjiang vers d’autres régions au nom de la lutte contre la pauvreté. Mais, il dément les données recueillies dans le rapport de l’ASPI. Et accuse l’institut australien de « dénigrer les efforts de la Chine pour combattre le terrorisme et l’extrémisme au Xinjiang ».
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