Le Coran considère les jeux de hasard comme une création de Satan. Loto, poker, jeux de grattage… Il est haram de s’adonner aux jeux d’argent pour les musulmans. Que dit l’Islam sur cette question ? Comment se libérer de l’addiction aux jeux ?
Ô les croyants ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu’une abomination, œuvre du diable. Écartez-vous-en, afin que vous réussissiez. Le diable ne veut que jeter parmi vous, à travers le vin et le jeu de hasard, l’inimitié et la haine, et vous détourner du souvenir d’Allah et de la prière. Allez-vous donc y mettre fin ? » Tels sont les versets 90 et 91 de la sourate 5 Al-Ma’ida (La Table) qui évoquent la question des jeux de hasard. Ceux-ci impliquent une ou deux personnes, voire plus, faisant une mise d’argent pour un jeu auquel elles participent, et où chacune de ces personnes peut recevoir ou perdre la somme ainsi engagée.
LES JEUX DE HASARD, SOURCE DE HAINE
C’est le mot arabe « maysir » qui est utilisé dans le Coran pour désigner le jeu de hasard. Issu de l’adjectif yasîr, il signifie « facile ». Le verset 219 de la sourate 2 Al Baqara (La Vache) évoque également le sujet, le considérant comme un grand péché. « Ils t’interrogent [Ô Muhammad] sur le vin et les jeux de hasard. Dis : Dans les deux, il y a un grand péché et quelques avantages pour les gens ; mais dans les deux, le péché est plus grand que l’utilité. » Ceux qui croient en Allah savent qu’il y a une sagesse dans chacune de ses interdictions. Derrière celle des jeux de hasard se dissimulent des prémunitions contre la baisse de foi. En effet, la formule « détourner du souvenir d’Allah et de la prière » (verset 91, sourate 5) renvoie au fait qu’une fois qu’on se met à pratiquer un jeu de hasard, on voit sa spiritualité mise de côté, du fait qu’il est considéré comme l’« œuvre du diable ». Et, de fait, il éloigne de la religion et est source d’hostilité et de discorde entre les gens. Outre l’espoir de gagner de l’argent sans travailler, les jeux de hasard masquent d’autres vains attraits, notamment la volonté de s’enrichir sans fin. S’adonner aux jeux d’argent peut alors engendrer des problèmes économiques et risque de mettre à mal l’équilibre des finances de son foyer, voire de se retrouver surendetté. Il peut être source de conflit dans le couple, surtout quand l’un dépense aux jeux ce que l’autre a récolté à l’issue d’un dur labeur. D’autant plus que les jeux de hasard sont addictifs, notamment parce que le délai entre la mise et le résultat est bref, et que la fréquence des parties possibles est élevée. L’addiction aux jeux est une pathologie psychiatrique, au même titre que les substances psychotropes (cocaïne, héroïne…) qui agissent principalement sur l’état du système nerveux central. Les dépendants des jeux perdent les notions de plaisir et de convivialité et deviennent esclaves du jeu au détriment de leur vie sociale, familiale et professionnelle. Ils peuvent être victimes de troubles psychologiques pouvant conduire à des comportements négatifs et à des pensées suicidaires.
SE LIBÉRER DE SON ADDICTION AUX JEUX
De nombreuses associations peuvent venir en aide aux personnes en proie à une addiction aux jeux. À l’instar de Joueurs info service (www.joueursinfo-service.fr ; 09 74 75 13 13, appel anonyme et non surtaxé) ou SOS joueurs (www.sosjoueurs.org). Des consultations spécialisées, avec un addictologue ou un psychologue, existent aussi pour combattre cette dépendance. Pour favoriser la guérison, des mesures de protection peuvent être instaurées : comptes bancaires bloqués, interdiction de casino, se mettre d’accord avec le buraliste pour qu’il ne vous vende plus de jeux… Autre moyen de se faire aider : la spiritualité. Elle permet d’élever son âme et de fuir les mauvaises actions.