Ne fais pas ci, ne touche pas… vous époumonez à une longueur de temps et votre enfant ne semble pas s’en soucier. Pire encore, il vous défie ! Comment le rendre plus obéissant, sans céder aux méthodes sévères ? Lamia Redouane, sophro-thérapeute pour enfants nous aide à y voir plus clair.
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Les enfants ont beaucoup dans leur petite tête à penser, et les parents et leurs injonctions sont souvent le cadet de leur souci ! Même les bébés sont très occupés, puisque leur attention est focalisée sur l’exploration du monde, le toucher, le… Ils ont d’autres priorités que celles de prendre leur bain ! Il faut comprendre que leur développement social est en constante évolution avec des images très spécifiques à 2, 6 et 12 ans. Les enfants sont des êtres humains avec des besoins, des désirs et des points de vue propres à eux. Ils ont un autre dessein que celui d’être ballottés d’une activité à une autre, obligés de suivre votre rythme et son lot d’obligations, sans devoir rechigner.
VOTRE PATIENCE A DES LIMITES
Alors bien sûr, le genre d’article sur l’éducation des enfants est toujours très facile à lire mais lorsqu’il s’agit de l’appliquer, c’est une autre affaire. Vous y croyez, aux principes éducatifs bienveillants. Mais parfois il est difficile de garder le contrôle et de ne pas exploser ! Ce qui empire généralement les choses et entraîne la cacophonie. Vos parents pourraient avoir la main légère, mais vous n’êtes pas de celles qui pensent que « un petit cadeau de temps en temps ne fait pas de mal ». Éduquer demande beaucoup d’énergie. Éduquer, c’est réfléchir à la meilleure stratégie adaptée à votre enfant. Voici dix conseils qui peuvent vous aider.
CONSEIL 1 : CONNECTEZ-VOUS À LUI
Il est très important d’avoir toute l’attention de votre enfant avant de lui parler. Cela signifie qu’il sera inutile de lui lancer des ordres de l’autre bout de la pièce. Rapprochez-vous de lui quand vous lui parlez. Mettez-vous à son niveau et créez un contact physique, comme lui tenir doucement la main. Observer ce qu’il est en train de faire en commentant : « Oh, regarde, le train passe sur les rails. » Les études révèlent que lorsque l’on est envoyé connecté à une personne, nous sommes davantage sous son influence et donc enclins à écouter. Attendez jusqu’à ce qu’il lève son regard. Regardez-le droit dans les yeux, et à ce moment-là, vous pouvez parler. S’il ne vous regarde pas, essayez d’attirer son attention en lui demandant : « Est-ce que je peux te dire quelque chose ? » Quand il lève les yeux, vous pouvez commencer à parler.
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CONSEIL 2 : LES PROCÉDÉS RHÉTORIQUES
Le cerveau ne comprend pas la négative. Ainsi, quand vous dites « ne cours pas », tout ce que votre enfant retiendra, c’est le verbe « courir ». Pire encore, peut-être qu’il n’avait pas l’intention de courir mais maintenant que vous en avez parlé, ça sera sa seule obsession ! À la place, essayez plutôt : « marche à côté de moi s’il te plaît. »
CONSEIL 3 : NE VOUS RÉPÉTEZ PAS
Si vous avez déjà formulé une demande sans avoir de réponse, il est inutile de vous répéter. Ça sera complètement contreproductif, cela signifie que vous n’avez pas l’attention de votre enfant. Revenez alors au conseil 1.
CONSEIL 4 : FAITES-LE RÉPÉTER !
C’est ce que l’on appelle « l’écoute active ». Lorsque vous formulez quelque chose, demandez-lui systématiquement de répéter. De cette façon, vous êtes sûr que le message a bien été entendu et compris, et surtout en la formulant, le cerveau l’enregistrera mieux et l’action sera moins abstraite.
CONSEIL 5 : UTILISEZ PEU DE MOTS
La plupart diluent le message et donc perdent l’attention de l’enfant en utilisant trop de mots et d’informations. Faites des phrases simples quand vous formulez vos instructions.
CONSEIL 6 : METTEZ-VOUS À SA PLACE
Si vous êtes occupé à faire quelque chose que vous adorez faire et que votre chéri vous interrompt en vous ordonnant de faire quelque chose qui ne semble pas prioritaire pour vous, comment réagiriez-vous ? Votre enfant ne partage pas les mêmes priorités de vie que vous. Vous n’avez pas besoin de partager son centre d’intérêt à l’instant précis mais au moins reconnaître à quel point vous comprenez : « Je sais que c’est dur pour toi de t’arrêter de jouer, mon chéri. Mais maintenant j’ai besoin que tu fasses… »
CONSEIL 7 : RENDEZ-LE RESPONSABLE
Un ordre engendré de la résistance, c’est humain et universel. Faites alors appel à la coopération, et, quand c’est possible, offrez plusieurs options. Ainsi : « C’est l’heure du bain, mon chéri. Tu veux y aller maintenant ou dans cinq minutes ? OK, alors, si j’attends cinq minutes, ça sera sans scandale, tu es d’accord ? Faisons un deal, on se serre la main pour le sceller ? » Il est responsable du choix et de ses actions.
CONSEIL 8 : RESTEZ CALME
Lorsque l’on s’énerve, les enfants ne sentent pas en sécurité et ont comme première réaction de réagir au combat pour se défendre. C’est du pur instinct de survie. Essayez autant que possible de prendre de profondes respirations pour éviter de crier. Quand vous sentez la situation hors de contrôle, sortez de la pièce, aérez-vous l’esprit et revenez avec une autre énergie.
CONSEIL 9 : INSTAUREZ DES ROUTINES
Plus vous aurez de routines, moins vous serez obligé de jouer au gendarme. Les habitudes réconfortantes de l’enfant et, si ce n’est pas clair, alors n’hésitez pas à les afficher dans sa chambre. Ainsi la routine du matin, claire et immuable pour éviter de répéter : fais ton lit, lave-toi les dents… Celle du soir : éteins l’iPad, prépare tes affaires… Le mieux ? Ne pas hésiter à distiller du jeu dans ces routines pour les rendre plus avenantes. Se laver les dents, le temps d’une chanson pour justifier les 3 minutes…
CONSEIL 10 : ÉCOUTEZ-LE !
Si vous ne décollez pas de vos yeux de votre portable lorsque votre enfant vous raconte son histoire, alors il y aura peu de chances que vous captiez son attention quand ça sera votre tour. Agissez en « rôle modèle » en étant à son écoute, en arrêtant tout quelques minutes pour l’écouter parler et réagir. Cela ne prendra que quelques minutes mais vous gagnerez quand il s’agira de moins répéter !
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