Mots gentils, compliments, petits cadeaux, goût prononcé pour les tâches bien accomplies… Dans le monde du travail, toutes ces bonnes intentions peuvent être mal interprétées. Gare à la réputation de « cireuse de pompes » !
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La flagornerie, c’est l’art de flatter l’ego des autres pour obtenir leur sympathie, une promotion, un bien… Un processus très utilisé dans le monde du travail. Cependant, certaines personnes, naturellement trop aimables, sont parfois accusées à tort d’être des « lèche-bottes ». Leurs actes, pourtant sincères et dévoués, sont souvent mal interprétés et suscitent la jalousie de leurs collègues. De là peuvent naître rumeurs, railleries, coups bas, tensions… Tous les moyens sont bons pour saborder l’image de ces personnes qui ne demandent pourtant rien d’autre qu’à exercer leurs fonctions dans un climat où règne la sérénité, la solidarité, l’entraide… Pas facile pour elles de gérer travail et mauvaise image.
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Une gentillesse douteuse
La bonté naturelle de certaines personnes, même si elles apportent souvent gaité et joie dans l’entreprise, n’est pas toujours bien perçue. Au contraire, on reproche souvent à ces personnes d’avoir des intentions cachées, viles et intéressées. « Pourtant je ne fais qu’être moi-même ! » affirme Samia, 32 ans.
« Je suis de nature enthousiaste et j’apprécie le fait de rendre service autour de moi. J’aime me rendre utile et, par-dessus tout, les échanges humains. Rester à l’écoute des attentes des uns et des autres est pour moi une manière de m’enrichir spirituellement. Je suis ainsi faite et ne peux pas changer. Il me semble que ce monde est déjà assez impitoyable et je me dis qu’un peu de douceur ne ferait de mal à personne. Seulement, cela ne plaît pas à tout le monde. Je suis secrétaire de direction et ma fonction sous-entend avant tout d’entretenir de bons rapports relationnels, non seulement avec ma hiérarchie, mais aussi avec les autres salariés. Cette qualité fait partie intégrante de mon caractère. Cependant, dès lors que je souhaite porter assistance, que je fais des compliments ou encore que j’offre mon soutien ou mon aide à quelqu’un, je suis victime de remarques désobligeantes, voire de moqueries. Je suis accusée de vouloir attirer l’attention afin d’obtenir une promotion au travail. Pourtant, il n’en est rien. Je me plais vraiment dans le poste que j’occupe et ne souhaite pas manipuler les gens. c’est contraire à mes principes », confie la jeune femme. Traiter sa hiérarchie et ses collègues avec respect et amabilité ou encore suivre le règlement intérieur à la lettre peut sembler, aux yeux de certains, comme un excès de zèle et suscite parfois de vives réactions.
Le goût du travail bien fait
Les perfectionnistes, ceux qui se portent volontaires et qui sont prêts à travailler d’arrache-pied, tout simplement par pure passion ou ambition, peuvent aussi être perçus comme des personnes souhaitant obtenir une faveur de la part de leurs supérieurs. Leurs fonctions ne sont alors plus attribuées au mérite, mais plutôt à des traitements de faveur. Ainsi, la compétence au travail est souvent remise en question et cela génère parfois quelques frictions entre salariés. « J’aime travailler, ça me stimule. C’est pourquoi j’ai choisi la voie commerciale. J’essaye toujours de mener à bien les missions qui me sont confiées. Aussi, lorsque je dois traiter un dossier, je le réalise rapidement afin qu’on n’ait pas à me le réclamer. J’ai horreur de la pression au travail, je préfère donc être réactive et réaliser mes objectifs en temps et en heure. Je fais en sorte de toujours être efficace. C’est ce qui pousse certainement mon supérieur à me demander de traiter les dossiers les plus urgents. Cela dérange certains de mes collègues qui me soupçonnent de » fayotter » et de toujours avoir à traiter le travail le plus intéressant. » Passer de la pommade » n’est pas dans mes habitudes, loin de là. Je suis quelqu’un d’entier et n’ai pas peur d’affirmer mes opinions. En entendant ce type de commentaire, j’ai l’impression d’être encore sur les bancs de l’école, lorsque le meilleur élève était montré du doigt comme étant le » chouchou » de la maîtresse. Je trouve leur comportement immature et puéril ! Je garde cependant ma concentration autour de mon travail », raconte Sana, 36 ans. La compétition et la rivalité règnent souvent dans le monde professionnel et il suffit parfois que certaines tâches plus intéressantes soient attribuées à une personne pour que la situation dégénère et que l’image de « cireur de pompes » lui soit attribuée.
Une marque indélébile dans la carrière
Difficile de se débarrasser d’une réputation qui colle à la peau depuis longtemps. Dans le monde du travail, il existe souvent des affinités mais aussi des divisions entre salariés. Des sortes de clans se créent et certaines personnes, perçues comme étant « différentes », sont parfois écartées de la vie salariale. C’est d’ailleurs le cas pour les personnes qualifiées de « lèche-bottes ». « Au sein de mon travail, je suis en quelque sorte le » bouc émissaire « , depuis quelques années, explique Najet, 35 ans. Le fait d’avoir apporté à plusieurs reprises des gâteaux et bons petits plats marocains à mon supérieur et quelques collègues avec lesquels je m’entends très bien, m’a valu une image de » cireuse de pompes « . Je ne pensais pas qu’avoir de bonnes intentions envers ses collègues pouvait engendrer une telle animosité de la part de certaines personnes. Au début, je ne m’étais rendue compte de rien mais peu à peu, certains me lançaient des » pics « , parfois sur le ton de la plaisanterie, parfois sur un ton plus sec, comme pour me dire » Najet, tu en fais trop pour attirer l’attention sur toi « . A partir de ce moment-là, j’ai compris que mes gestes n’avaient pas été appréciés par tous et surtout qu’ils avaient été mal interprétés. Au départ, cela me chagrinait beaucoup, j’avais tendance à m’isoler. Quotidiennement, je devais affronter leurs regards et leurs messes basses. Depuis peu, j’essaye d’instaurer le dialogue avec mes collègues qui m’accusent de vouloir acheter ma hiérarchie pour obtenir une promotion. Ce n’est pas facile du tout, puisque certains campent sur leur position et ne souhaitent pas changer la perception qu’ils ont de moi. Je voudrais tant qu’ils me voient telle que je suis réellement ! », confie la jeune femme.
Changer une image lorsque celle-ci est déjà fortement détériorée n’est pas une mince affaire. Cependant, certaines luttent contre les préjugés établis à leur encontre et parviennent à échanger avec leurs détracteurs. D’ailleurs, comme dans tous les domaines, la communication entre collègues reste un bon moyen d’instaurer non seulement le respect, mais aussi la compréhension mutuelle.
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