Le compte à rebours est lancé, plus que quelques jours avant le début du Ramadan. Comment bien accueillir ce mois sacré ?
Il peut susciter une certaine appréhension, surtout ces dernières années où il se déroule au moment où les journées sont les plus longues et chaudes. Un peu comme à l’approche d’un examen, on se demande si on sera à la hauteur. Mais il reste toujours la source d’une joie profonde, l’arrivée du mois béni crée l’effervescence dans les foyers de la communauté musulmane. Le meilleur moyen de l’accueillir est de se rappeler et de méditer sur son sens profond et ses bienfaits.
Comme le diamant a plusieurs facettes pour refléter la lumière, le Ramadan a de multiples bienfaits.
Il bouscule les habitudes, et fait sortir le jeûneur de sa zone de confort et de la routine dans laquelle il se prélasse. La routine réduit notre perspective des différentes possibilités de notre journée, un peu comme des œillères qui nous bouchent la vue. Ainsi le jeûne va permettre d’appréhender sa journée différemment, hors du rythme habituel que peut donner l’enchaînement des repas dans la journée.
Le Ramadan pousse le jeûneur à renforcer sa volonté en renonçant à une chose aussi naturelle que de manger quand il a faim et boire quand il a soif. Mais il faut se rappeler que le jeûne concerne tous les organes du corps, les yeux, la langue en premier lieu, et aussi le comportement. Quand on ressent de façon si tangible la faiblesse du corps, on met à l’épreuve l’égo et on gagne en humilité. Le jeûneur doit tenter d’être la meilleure version de lui-même. Pas si facile quand la patience est mise à mal par la soif, la faim et le manque de sommeil. De ce point de vue, le mois sacré devient un moment d’éducation.
Il est aussi un moment où le jeûneur tente de retrouver l’équilibre entre le corps et l’esprit. Quand au long de l’année, on s’est plus occupé du corps, en négligent peut-être la spiritualité, le Ramadan permet de remettre les compteurs à zéro.
C’est aussi un rendez-vous, ô combien privilégié, tous les ans. Un arrêt sur le parcours de notre vie, une opportunité de ressourcement à saisir, parce que si lui est présent chaque année, qui nous dit que l’année prochaine nous seront là pour en profiter ?
Le compagnon Salman le Perse (que Dieu l’agrée) rapporte : « Le dernier jour du mois de Cha’baane, le Messager de Dieu nous fit ce discours :
» Ô gens ! Un grand mois béni vient à vous, un mois comportant une nuit meilleure que mille mois. Jeûner sa journée est obligatoire, veiller sa nuit est recommandé. Les actes surérogatoires qui y seront accomplis auront la valeur d’actes obligatoires en dehors de ce mois et l’acte obligatoire en vaudra soixante-dix. C’est un mois de patience et il n’y a d’autre récompense pour la patience que le Paradis.
C’est un mois de solidarité. C’est aussi un mois où Dieu bénie et augmente la part de ce qu’Il lui a destiné. Quiconque offrira le repas de la rupture du jeûne obtiendra le pardon de ses péchés, une protection contre l’enfer et recevra la même récompense que le jeûneur sans que celle de ce dernier ne soit en rien diminuée. »
Rapporté par Khouzaïmah dans son Sahih.