Alors que la maternité est souvent idéalisée, certaines, malgré leur désir de devenir maman, détestent être enceinte. Entre les désagréments physiques et les sautes d’humeur, elles vivent leurs grossesses comme une épreuve et ont beaucoup de mal à se faire comprendre par leur entourage.
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Audrey, 33 ans
« Je vomis du début à la fin de ma grossesse »
Je suis l’heureuse maman de 3 enfants : Ayad 6 ans, Layanna 5 ans et Ayden 14 mois. J’aime mes enfants plus que tout, seulement je déteste au plus haut point être enceinte car je fais des menaces d’accouchement prématuré. Pour ma première grossesse, j’ai été prise par de forts vomissements de ma 6e semaine d’aménorrhée jusqu’au jour de mon accouchement. Je me suis dit que ça faisait partie du jeu et j’ai accepté mais ça n’était pas tout. À 33 semaines, j’ai ressenti de fortes contractions et j’étais ouverte à 1 cm, c’était le début du parcours. J’ai été hospitalisée avec plusieurs protocoles pour stopper les contractions et j’ai été alitée jusqu’à mon accouchement. Neuf mois plus tard, je suis retombée enceinte de Layanna et malgré les aléas de la grossesse précédente, j’étais plus qu’heureuse. J’ai eu zéro vomissement, tout se passait bien au début et à 21 semaines, le ciel nous retombe sur la tête. Mon col est déjà dilaté et je me retrouve hospitalisée avec un protocole pendant trois mois, je ne voyais mon fils qu’une heure par jour, c’était horrible. J’étais suivie par une psychologue car je me sentais coupable de ne pas pouvoir peut-être mener cette grossesse à terme et d’infliger tout ça à ma fille. Ça a été psychologiquement très dur… Grâce à Dieu, elle est arrivée à terme, on a même dû la déclencher à cause de mon diabète gestationnel. Après tout ça, c’était fini, c’était catégorique, je ne voulais plus d’enfants ! Et puis le destin nous a fait changer d’avis, je suis à nouveau tombée enceinte d’Ayden. J’ai eu exactement la même grossesse que Layanna mais cette fois-ci, je l’ai plus facilement accepté. Ça a été dur et long car j’avais les deux grands à gérer mais on y est arrivé. Alors oui, je déteste être enceinte non pas car ça ne me procure aucun plaisir, car j’aime les sentir grandir et bouger en moi, j’aime ce lien que j’ai avec chacun d’eux mais ce que je n’aime pas, c’est de ne pas me sentir épanouie, d’avoir peur de pas réussir à mener chaque grossesse à terme. Ça ne m’empêchera peut-être pas un jour d’avoir un 4e enfant malgré tout car finalement la maternité est la plus belle chose qui puisse arriver à une femme et je souhaite à toutes les femmes du monde de connaître ce bonheur.
Farrah, 31 ans
« On ne peut pas manger ce que l’on veut à cause de la toxoplasmose »
Je n’ai eu qu’une seule grossesse il y a deux ans et c’était une grossesse désirée et très attendue. La grossesse s’est bien passée à part des douleurs ligamentaires de 3 mois à 7 mois de grossesse. En fait, je n’ai pas supporté le fait de ne plus être maître de mon propre corps, je suis une bonne vivante qui aime les sorties et faire des activités et puis avec une grossesse, plus rien. En plus, je ne pouvais plus manger ce que je voulais à cause de la toxoplasmose. Je parlais peu de ma grossesse et je ne disais pas que j’étais enceinte, j’attendais qu’on m’en fasse la remarque parce que ça me soulait, j’attendais la fin avec impatience. Mon entourage me comprenait bien vu que j’en parlais avec humour mais pour le corps médical, c’était l’incompréhension totale. D’après eux, il fallait que j’aille voir un psychologue pour en parler. Je disais seulement je n’aimais pas être enceinte même si je sais que pour avoir un enfant, il faut en passer par là. J’ai eu un accouchement difficile même si je m’étais préparée au mieux avec un ostéopathe pour préparer mon bassin, de l’acupuncture pour les jambes lourdes et pour ouvrir le col… À aucun moment, je n’ai regretté mon bébé mais pour le moment je prends mon temps avant une deuxième grossesse, je savoure ma fille.
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Kendra, 32 ans
« Comment aimer une chose abstraite dans son ventre ? »
Je ne m’attendais pas du tout à une telle horreur en tombant enceinte. Suis-je bizarre ou suis-je au plein cœur d’un complot où toutes les autres femmes mentent ? Je me demande vraiment ce qui plaît aux mamans dans tous ces maux de grossesse ? Pour ma part, l’annonce de ma grossesse a été un moment d’angoisse. Oubliez le : « je suis tombée amoureuse du stick de pipi », ça n’a pas du tout été mon cas. Puis très vite sont arrivées les nausées permanentes, les vomis, les douleurs dans le dos, le poids qui devient conséquent et on termine en pneu Michelin à se rouler, en attendant la délivrance. Je crois que la chose la plus bizarre pour moi a été la sensation du bébé dans mon ventre. Pas celle du début où tu as l’impression que tu as des gaz qui se baladent dans ton ventre, celle où tu sens ton bébé s’entraîner à son combat de boxe dans ton ventre. Les gens sont parfois choqués de mes propos mais ça ne me fait pas du tout culpabiliser. Chacun son expérience, il y a des gens qui aiment le chou-fleur, d’autres pas. Par contre ma famille me trouvait étrange et avait peur du « après accouchement ». Ma sœur m’a avoué qu’elle avait peur que je mette mon bébé au congélateur. Du coup, c’est cette remarque qui m’a fait me poser la question de savoir comment j’allais l’aimer car dans mon ventre, je ne l’aimais pas du tout. Comment aimer une chose abstraite que tu ne connais pas ? Finalement, mon fils a un 18 mois maintenant, il n’a pas fini au congélateur et je l’aime plus que tout bien sûr mais je n’aime toujours pas la grossesse !
Hayet, 35 ans
« Mal de dos + diabète gestationnel : l’horreur ! »
Quand je suis enceinte, je vis un calvaire du début à la fin de mes grossesses. Pour ma première grossesse, je ne savais pas à quoi m’attendre et j’étais la plus heureuse du monde de découvrir le plus sur le test. Au bout d’un mois, j’ai commencé à avoir des nausées qui n’avaient rien de matinales, je vomissais absolument tout ce que je mangeais du matin au soir, j’étais épuisée tout le temps et j’ai perdu pas mal de poids. Ça duré jusqu’à la fin du 4e mois mais là, j’ai découvert autre chose : un mal de dos comme je n’en ai jamais eu. C’est simple si je restais debout une heure, j’avais le dos complètement bloqué et impossible de bouger jusqu’au lendemain. Et pour finir en beauté, j’ai terminé ma grossesse avec un diabète gestationnel et on m’a interdit tous les sucres, je devais même faire attention aux fruits et je devais me piquer six fois par jour pour vérifier ma glycémie. Et j’ai vécu exactement la même chose pour ma deuxième grossesse. Heureusement, qu’à la fin, il y a un incroyable bonheur qui nous attend sinon, j’aurais jamais refait d’enfant !
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