Dans le monde dans lequel nous vivons, pas évident de garder une foi en Dieu inébranlable. Elle monte en degré, puis descend Pourtant, il suffit, parfois quun événement survienne pour augmenter notre foi et améliorer notre pratique de la religion.
Par Darine Habchi
Nous sommes constamment happés dans notre quotidien sans nous soucier de notre religion. Une routine sinstalle et notre foi et même notre pratique névoluent pas. Cependant, il suffit, parfois, dun déclic pour avoir un regain de foi. Certaines personnes évoquent la survenue dun événement qui a totalement transformé leur vie spirituelle et leur rapport au « dinn ». Elles nous racontent ce jour qui a changé leur perception religieuse. Chaque jour, elles poursuivent leur quête de connaissance et amplifient leurs efforts pour se rapprocher dAllah.
Hasiba, 42 ans : « Notre foi sest renforcée après avoir été séparés puis réunis mon mari et moi »
« A 19 ans, je suis tombée amoureuse d’un homme, nous nous sommes mariés lorsque javais 24 ans. Nous avons eu 3 enfants et je me suis trouvée face à une situation compliquée pour chaque femme qui aime sincèrement son mari et sa famille. A 36 ans, je suis tombée enceinte de ma dernière et au même moment, j’ai appris que jétais atteinte dun cancer de la vulve. Mon mari a été d’un grand soutien pour moi, mais au bout d’un an, j’ai vu que plus rien n’allait. Il s’occupait de la mère de ses enfants et non de la femme qu’il aimait
ai. Il ma répudié 1 an de 36 à 37 ans. À la suite de cela ma famille a décidé de prendre la relève et de s’occuper de moi, car en dépression, je perdais ma santé et l’homme que j’aime. Notre relation était froide, c’était une séparation et il ne faisait aucun effort pour que notre famille se réunisse à nouveau. Jusqu’au jour où par hasard je lai trouvé avec sa maîtresse, une voisine. Sous le choc, je suis rentrée dans un état de peine, de haine et je me suis remise en question sur tout ce qui sest passé. Ensuite nous sommes retournés ensemble et avons fait un mariage halal chez mes parents il y a 9 mois. Il a annoncé clairement à sa maîtresse quil était de nouveau avec sa femme et ses enfants. Dailleurs, il lui a fait savoir quelle n’était qu’une erreur. Il a tout fait pour que nous redevenions une famille soudée et moi et me faire oublier cette mauvaise aventure. Depuis, nous nous sommes mis à prier, à aller à la mosquée, nous essayons dintéresser nos enfants au « dinn ». Nous écoutons des hadiths, nous prions, nous allons à la mosquée et nous souhaitons faire une « ûmmra », petit pèlerinage. Avant nous ne pratiquions que le Ramadan. Nous sommes unis plus que jamais ».
Hayet 28 ans : « Le décès de ma grand-mère très pieuse ma fait prendre conscience de limportance de la religion »
Ma grand-mère est partie il y a plus dun an. Elle sest éteinte comme une bougie. Je laimais beaucoup. Elle faisait sa prière à toute heure de la journée. Elle ajoutait volontiers des rakats surérogatoires. Elle nous disait aimer cette connexion unique avec le créateur. Quand elle était loin de chez elle, elle navait quune hâte rentrer pour écouter des émissions en rapport avec « dinn ». Elle ne savait pas lire, mais toujours en quête de la connaissance. A sa mort, jai eu un déclic, jai voulu poursuivre ce quelle ma continuellement transmis autant quà ses autres petits enfants. Jai appliqué ses conseils pour être plus concentrées dans la prière. Je me souviens quun jour, elle ma suggéré de faire deux « rakats» avant la « salat » comme faisait Bilal que Dieu soit satisfait de lui. Elle avait entendu un hadith rapport Abou Horayrah, qu’Allah soit satisfait de lui. Le Prophète (sws) demanda à Billâl au moment de la prière du Fajr : « Ô Bilâl, cite-moi quelle est la bonne uvre que tu as accomplis en Islam pour laquelle tu espères la plus grande récompense. Car jai entendu le bruit de tes sandales devant moi au Paradis. » Il (Bilâl) dit : « Je nai pas accompli de bonne uvre pour laquelle jespère le plus (une récompense) que le fait que je naccomplisse jamais mes ablutions, à nimporte quelle heure de la nuit ou du jour, sans les faire suivre de ce qui ma été écrit comme prière. » (Boukhari, Mouslim). Il sagit de la prière « Sunnat-al-Wodou ». Depuis ce jour-là, je ne commence jamais une salat obligatoire sans accomplir deux « rakats » avant. Après la mort de ma grand-mère, jai voulu aller encore plus loin et approfondir mes connaissances sur les trois religions, les Prophètes, leurs femmes, les compagnons, mais aussi comprendre laspect spirituel de notre si belle religion sans marrêter à la simple pratique. Jaime écouter et lire lavis des savants autour des problématiques rencontrés par les Musulmans. Jessaye aussi de corriger mon comportement en évitant de nuire aux autres et à moi-même. Je fais au mieux, car je sais que lerreur reste humaine ».
Elodie, 35 ans : « Mon premier Ramadan en tant que convertie ma aidé à mieux aborder lIslam »
« Je me suis convertie lorsque jétais à la fac à Paris, il y a 13 ans. Je venais dune petite ville de Bourgogne. Au départ, jétais un peu perdue dun point de vue religion. Parfois, jentendais tout et son contraire, tellement dopinions divergentes autour de lIslam Jétais de nature solitaire, je me méfiais des gens et je ne voulais pas trop mentourer. Aussi, il marrivait davoir envie de tout délaisser, mais une petite voix me disait ne fait pas ça, ce serait dommage de tarrêter en si bon chemin. Finalement, jai rencontré un groupe de filles musulmanes très gentilles. Elles ne mont pas laissé seule, dans mon coin. Lors de mon premier Ramadan, elles minvitaient à rompre le jeûne chez elles, me motivaient à aller à la mosquée, à faire des maraudes pour aider les plus démunies, à assister à des conférences autour de lIslam… Jai alors décidé de continuer ma quête de spiritualité. Avec leur grand cur, leur générosité, si naturelle, je navais quun seul souhait, devenir comme ces filles. Elles ne semblaient pas se soucier des futilités de cette vie. Elles faisaient tout pour Allah et ne risquaient donc pas dêtre déçues par lêtre humain. Petit à petit, je me suis détachée de ce que pensent les gens, de leur opinion de moi Je ne cherchais plus leur affection. Ce besoin de reconnaissance, je le comblais en réalisant de bonnes actions. Je cuisinais pour une association venant en aide aux personnes démunies. Je métais aussi mise à la lecture du Coran et même inscrite en cours darabe pour pouvoir le lire dans la langue originelle de ce livre sacré. Depuis, je poursuis toujours mes efforts, jai rencontré mon mari et nous avons fondé une famille, avec lenvie commune de les voir grandir dans lamour dAllah ».