Publication des bancs, invitations lancées, salle réservée, tenues prêtes à être portées… Certaines jeunes femmes se sont vu annuler la cérémonie de leur mariage à la dernière minute. Elles doivent, non seulement apprendre à faire le deuil de leur histoire d’amour, mais aussi à faire face aux interrogations des uns et des autres.
Mettre un terme à une cérémonie de mariage, c’est une épreuve difficile à surmonter. Lorsque la nouvelle tombe cela crée l’effet d’une bombe. Au choc se mêle la tristesse, mais aussi les invités qu’il faudra tenter de rassurer. Pas évident, non plus d’affronter les regards, les propos déplacés, parfois les rumeurs des invités et de l’entourage qui se réjouissait à l’idée de pouvoir fêter un grand événement. Des préparatifs que ces femmes auraient souhaité ne jamais avoir à réaliser surtout lorsque les souvenirs les rattrapent.
Se précipiter à cause de la pression familiale
Il y a environ 7 ans, Jasmine 37 ans, a mis un terme à son histoire d’amour un mois avant le mariage. « A l’aube de mes 30 ans et sous la pression familiale que toute jeune fille de notre communauté subi concernant le mariage, j’´ai pris le premier venu ! Nous avions beaucoup de points en commun, c’était super ! Sur le coup j’étais la plus heureuse, mais au fond de moi c’était tout le contraire. La relation n’a pas duré très longtemps. Nous nous étions rencontrés en mai, puis en octobre nous avions fêté nos fiançailles et avions fixé le mariage civil et religieux le 16 avril 2013 ! J’ai annulé le mariage fin février. Les ennuis ont commencé lors des préparatifs. Les familles essayaient d’être en accord le plus possible, mais malheureusement ça été très difficile ! Je fermais les yeux sur beaucoup de choses pour faire plaisir à la famille de mon ex. J’allais travailler en pleurant. Puis un jour, je me suis dit « une femme qui se marie devrait être heureuse. J’ai fait la prière de consultation et n’ai eu que des signes négatifs qui confirmaient que cette union n’était pas possible ! La goutte qui a fait déborder le vase c’est quand j’avais annoncé à mon ex que mon frère nous offrait en cadeau le véhicule pour le mariage. Il a refusé en l’insultant presque. J’ai perdu un de mes frères d’un accident de voiture en 2007, il avait 21 ans. Je ne peux pas supporter celui qui se permet de dire du mal de l’un des miens. Après discussion avec mes parents, j’ai décidé de mettre un terme à cette relation néfaste ! Mon père ce héros, m’a soutenu comme jamais ! Maman un peu moins, le regard des gens était sa grande peur ! Mes frères et sœurs m’ont soutenu. J’ai traversé une dure épreuve, parce que j’avais osé annuler. J’étais la mauvaise. Mon ex l’avaittrès mal pris et a dit beaucoup de mal à mon sujet. Aujourd’hui, grâce à Allah j’ai réussi à surmonter cette épreuve ! Je suis célibataire, mais la plus heureuse Al Hamdoulilah » !
La fin d’une belle histoire, le jour « j »
Nacéra 41 ans a vu son ex futur mari annuler le mariage sans lui donner d’explications.
« En février 2007, j’ai rencontré une personne de mon origine,algérienne. Nous nous entendions tellement bien qu’au bout de six mois, nous avons décidé de nous engager. La distance a été difficile à gérer, car moi je suis du Nord de la France et lui de Picardie. Nous avons quand même décidé de nous unir. Le jour du mariage. Il a laissé son frère appeler mes parents pour leur dire qu’il ne voulait plus se marier. Tout le monde était sous le choc. Le jour j, je me préparais quand ma mère m’a annoncé cette terrible nouvelle. J’ai tenté de comprendre, mais il ne répondait pas. Nous avons prévenu ceux qui étaient proches de chez nous pour leur dire de ne pas venir mais ceux qui venaient de plusloin étaient déjà présents. Quelques temps après l’annulation denotre mariage, il a tenté de me joindre, mais je n’ai pas accepté. J’estime avoir assez tenté de comprendre alors qu’il n’a pas daigné me répondre. Ma famille m’a aussi conseillé de ne plus le revoir. Il m’a humilié, ne m’a même pas respecté et surtout il ne m’a jamais touché un mot sur ses impressions. Finalement, j’ai décidé de rebondir, de ne pas rester sur un échec. J’ai rencontré quelqu’un en décembre 2007 et tout de suite j’ai compris que c’était la bonne personne. Nous sommes mariés depuis 12 ans et nous avons deux enfants ».
Une violence qui s’est vite réveillée
Myriam, 37 ans a découvert le vrai visage de son ex futur mari, seulement deux mois avant les noces. « Au début, il était avenant, gentil, même trop. Il voulait toujours me faire plaisir, se souciait de moi… J’étais loin d’imaginer qu’il pouvait cacher une personnalité aussi colérique. Un jour, j’ai eu le malheur de répondre à sa place à son téléphone. Il a bondit pour me retirer l’appareil des mains. Il s’est retenu de me frapper. J’étais sous le choc, j’ai cru qu’il allait le faire. Ensuite, il m’a dit : « je t’interdis de toucher mes affaires ».« Comment peux-tu te permettre » ? Je ne voyais pas le mal, d’autant que nous allions partager, quelques temps plus tard, le même toit. Ce jour-là il m’avait effrayé et j’ai eu du mal à m’en remettre. Je me disais, si ce type est capable de s’énerver pour si peu, comment va-t-il gérer la situation en cas de réel problème ? Dès lors, j’ai commencé à réfléchir, je l’évitais, je ne voulais plus le voir. Je prétextais n’avoir pas le temps avec les préparatifs du mariage, mes allers-retours, au bled pour l’organisation, car nous allions célébrer notre union au Maroc. Un mois avant le mariage, il a osé lever la main sur moi. Là je l’ai encore plus mal vécu. J’ai commencé à réellement remettre en cause notre. Je l’ai appelé une semaine avant pour lui faire part de ma décision de le quitter. Il était complètement fou. Il voulait me voir, mais j’ai refusé. J’ai pris des congés et suis parti quelques semaines chez mon oncle en Allemagne pour oublier. Mes parents se sont chargés de tout décommander et de dire aux invités que le mariage était annulé. J’ai eu beaucoup de mal à m’en remettre. De l’eau a coulé sous les ponts depuis et hamdoullah, j’ai épousé un homme bon il y’a trois ans et nous avons un adorable petit garçon ».
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