Le massage des ovaires, ou dlik en arabe, est une pratique très répandue par les yemmas, ou dames d’un certain âge au Maghreb, pour permettre aux femmes de tomber enceinte. Si cette méthode est très controversée et n’est pas prouvée efficace scientifiquement, bien des femmes l’ont déjà testée.
Lire aussi : Masser bébé les bienfaits d’une tradition ancestrale
Saliha, 28 ans, mariée depuis deux ans, souhaite plus que tout avoir un enfant. Elle n’est pas stérile mais, comme elle l’explique, « ça ne vient pas ». « J’ai un utérus rétroversé, ce qui signifie que, contrairement à la majorité des femmes, il va vers l’arrière et non vers l’avant. Même si les gynécologues ne considèrent pas cette différence anatomique comme étant responsable des difficultés à enfanter, je suis persuadée qu’elle y contribue fortement. Il y a un an, lors de mes vacances en Algérie, des membres de ma famille ont conseillé à ma mère de m’emmener voir une hadja masseuse, qui a pour réputation d’avoir apporté ses bienfaits à de nombreuses femmes. Pendant trois jours consécutifs et dès le premier jour après les règles, la dame m’a fait un massage du bas-ventre avec de l’huile d’olive. Pendant toute la durée du dlik, j’ai souffert, tellement c’est douloureux ! En plus, je devais être à jeun ; sinon, il paraît que cela ne sert à rien de le faire. À la fin, elle m’a dit qu’elle avait réussi à remettre en place mon utérus. Un mois après, j’étais enceinte, mais j’ai finalement fait une fausse couche. Je ne perds pas espoir pour autant et compte bien le refaire l’été prochain si je ne tombe pas enceinte entre-temps », affirme la jeune femme.
Lire aussi : L’emmaillotage, pour ou contre ?
Un utérus trop Bas
Au bout de dix ans de mariage, Hania, 33 ans, a réussi à tomber enceinte pour la seconde fois, en ayant recours à cette technique. « La femme qui m’a fait le dlik est très connue dans la région de Batna dans l’est de l’Algérie. Pour décrocher un rendezvous avec elle, j’ai dû attendre au moins deux mois. Le jour venu, elle m’a affirmé que mon utérus était trop bas et m’a dit : “Ne t’inquiète pas, on va y remédier et le remettre en place.” La masseuse connaissait visiblement bien son travail. Elle m’a conseillé de réaliser des cures de jus de persil pendant les trois jours de massage. Elle m’appuyait vigoureusement pour remettre en place l’utérus. J’ai eu très mal au niveau du ventre. À la fin de mes trois séances, la hadja m’a vivement conseillé de réaliser une hijama sur le bas-ventre, pour assainir mon sang et patienter jusqu’à ce que Dieu exauce mes prières. J’ai suivi ses recommandations à la lettre et je ne regrette pas. Aujourd’hui, je suis enceinte de sept mois. Je ne sais pas si c’est elle qui m’a permis de devenir maman, mais le cycle suivant ce massage, j’attendais un enfant. Je pense que cette femme possède un véritable don mais, sans l’agrément de Dieu, rien n’est possible », explique la jeune femme. Cette méthode de traitement de la fécondité connaît un vif succès, même si elle est souvent critiquée. Certaines femmes conseillent parfois de combiner les dlik à la prise de aachab – herbes médicinales. Cependant, il faut veiller à ne surtout pas introduire dans le corps des ovules ou toute autre préparation artisanale réalisée par la masseuse. En effet, celles-ci peuvent provoquer des infections et s’avérer très dangereuses pour la santé. Adopter ce rituel nécessite donc de prendre des précautions.
Lire aussi : S’hydrater avec une huile