PUPCHEN est une marque de chaussures luxueuses et complètement décalée de chaussures. Les modèles se veulent intemporels et sont réalisés avec des matériaux. Les chaussures sont durables et conçues à Paris. Elles sont fabriquées à la main
en Italie.
A l’origine de Pupchen, il y a la créatrice Duha Bukadi. Grâce à son talent incomparable, elle figure à la place de 24ème parmi les finalistes du prix Fashion Trust Arabia 2022.
Découvrez Duha Bukadi au travers de ces quelques questions.
« NOUS AVONS BESOIN DE PLUS D’HISTOIRES DE RÉUSSITE DE LA RÉGION MENA ! »
1/ Qu’est-ce qui vous a poussé à envoyer votre candidature au FTA Prize de cette année ? Qu’attendez-vous de cette expérience ?
La première fois que je suis arrivée à l’usine en Italie, tout le monde m’appelait « la ragazza Francese », la fille française, simplement parce que je leur avais été présentée par Chanel, à Paris. Maintenant, ils savent tous que je suis tunisienne et ils prononcent même des mots tunisiens. Je voulais envoyer ma candidature au prix FTA cette année parce que j’ai toujours rêvé d’être impliqué avec Fashion Trust Arabia. C’était dans le plan depuis le premier jour, j’attendais juste de pouvoir le faire. Je m’attends à raconter mon histoire, à montrer mes créations, à apprendre et à grandir.
2/ Quel a été le premier objet lié à la mode (un vêtement, un bijou, un accessoire…) qui vous a ébloui quand vous étiez enfant, et pourquoi ?
Quand j’étais petite, je passais tout l’été chez mes grands-parents. Je n’ai jamais aimé faire la sieste et j’avais l’habitude d’aller au grenier où ma grand-mère avait d’énormes pots pleins de paillettes et beaucoup de tissus. J’y passais des heures à regarder les couleurs et à toucher les paillettes, à imaginer et à dessiner ce que je pouvais en faire. J’aime aussi l’odeur du tissu et des paillettes (oui ils ont une odeur !), et je m’en souviendrai toujours.
3/ Quel a été le déclic qui t’a fait réaliser que tu voulais être créateur de mode et rien d’autre ?
J’ai eu un accident. Je suis resté coincé dans un lit pendant un mois. Puis la pandémie s’est produite. Quand tout semblait impossible et en même temps possible, les moments difficiles m’ont fait réaliser que je devais commencer à faire ce dont j’avais toujours rêvé.
4/ Quel créateur de mode, arabe ou international, vous a inspiré, et pourquoi ?
Azzedine Alaïa et Gabrielle Chanel. Les deux étaient sauvages et différents, mais pensaient toujours aux femmes qu’ils habillaient.
5/ Quelle est la chose que vous souhaiteriez que les gens arrêtent de porter ?
Tout ce qui les rend mal à l’aise ou peu sûrs d’eux-mêmes. Les gens devraient porter tout ce qui les met à l’aise et en confiance.
6/ Quel a été votre pire fashion faux-pas ?
Appelons ça la tenue du jour. Je ne suis pas une icône de style. Je fais un fashion faux-pas tous les jours. Je vais essayer d’apporter des vêtements sympas à Doha pour l’événement, ne vous inquiétez pas…
7/ Si vous deviez choisir un de vos looks, ou celui d’un autre créateur, à porter tous les jours pour le reste de votre vie, quel serait-il et pourquoi ?
N’importe quoi de chez Chanel! Et mes mules acides. Mais je ne peux pas me permettre les deux pour le moment…
8/ Qui rêvez-vous d’habiller ?
Ah la liste est très longue. Toutes les filles qui travaillent dur dans le cinéma et l’industrie de la musique. J’ai aussi une liste secrète des filles de mes rêves que je ne partagerai pas.
9/ Que signifie pour vous le mot « durabilité » ?
En tant qu’architecte, je suis un professionnel accrédité LEED. J’ai toujours été très sensible à l’impact de l’architecture sur la planète et je suis venue au design de chaussures avec cet esprit : réduire l’impact de l’industrie de la mode sur la planète. J’ai déployé beaucoup d’efforts pour trouver des matériaux durables et penser différemment à la durabilité. J’ai réalisé que nous perdons l’attention des gens lorsque nous parlons beaucoup de durabilité. J’applique donc la même méthode que j’utilise pour faire manger ses légumes à ma fille. D’abord, je ne lui dis pas que c’est sain. Deuxièmement, je rends la nourriture belle et désirable. Ça marche.
10/ Qu’est-ce qui vous met mal à l’aise dans l’industrie de la mode MENA et qu’ aimeriez-vous voir changer ?
Qu’il n’y a pas beaucoup d’histoires de réussite qui viennent de la région. En même temps, nous, les Arabes, sommes des passionnés de mode et des clients très importants pour de nombreuses marques de luxe internationales.