Qu’on se le dise, entre gazelles des deux rives de la méditerranée, le courant passe parfois très mal. C »est même carrément la guerre froide. Jalousie, envie, hypocrisie, elles s’accusent mutuellement de tous les maux. Pour comprendre ce phénomène, plusieurs ont accepté de nous confier sans détours les raisons de cette rivalité.
Côté France
Hana, d’origine tunisienne a dit: « les filles du bled sont des rageuses. Elles ont des à priori sur nous bien qu’elles ne nous connaissent même pas. D’après elles, nous sommes des filles de petite vertu qui sortent tous les soirs. Pourquoi porter sur nous des accusations non fondées? Je pense qu’elles sont tout simplement jalouses, mais comme je le dis souvent, je n’ai pas choisi de naître ici et elles là-bas. Elles doivent le comprendre et nous laisser tranquilles.» Monia, d’origine algérienne raconte aussi: « évitons de généraliser, ce ne sont pas toutes des mauvaises filles. Il faut se mettre à leur place. Elles envient notre indépendance, notre liberté, et forcément, cela nourrit une certaine haine à notre égard. On ne peut pas leur en vouloir.» Aaliyah, d’origine marocaine a révélé: « beaucoup jouent aux filles prudes et innocentes mais elles cachent bien leur jeu, croyez- moi ! Il suffit de les écouter discuter pour le comprendre, je peux vous assurer qu’elles sont plus au fait que nous sur les relations hommes/femmes. »
Côté bled
Myriam, marocaine a dit: « j’entends dire que les filles d’ici sont matérialistes, qu’elles sont « faciles » alors que c’est bien évidemment faux. J’ai l’impression que les filles d’immigrés sont plus puritaines que nous. Nous ne sommes pas les garantes d’un ordre établi, elles doivent comprendre que nous avançons tout comme elles. » Refka, tunisienne a expliqué: « nous ne sommes pas des arrivistes, contrairement à ce qu’on peut laisser entendre. D’ailleurs, c’est un fait, les français préfèrent se marier avec nous qu’avec les filles de leur pays. Ils ont le sentiment que les traditions se perdent, et avec nous ils retrouvent ces valeurs que visiblement les filles vivant à l’étranger ont perdu. Et puis nous sommes des filles bien élevées, ce qui pèse lourd aussi dans la balance. » Amel, algérienne a raconté:« les français sont schizophrènes, surtout les hommes. D’un côté ils recherchent une fille émancipée, et de l’autre une fille du «djebel » qui avale les couleuvres et qui serait prête à tout accepter pour ce torchon de résidence. Ces gars sont souvent sans emploi, mais pensent que le fait d »être immigré est une profession…
Ce qu’en disent les garçons
Samir, d’origine algérienne a dit: « je n’épouserai jamais une fille du bled. Elles sont vicieuses, matérialistes, et j’en passe. Sainte le jour, diablesse la nuit, non, les filles du bled, très peu pour moi ! Je ne vois pas pourquoi j’irai chercher mon bonheur ailleurs quand les filles ici sont très bien. » Anis, d’origine marocaine révèle: « je suis assez partagé. J’apprécie les filles en France, je ne leur reproche pas grand-chose mais je retrouve chez les marocaines du bled quelque chose de familier, des valeurs, qui correspondent à l’éducation que j’ai reçu et ça me plait aussi. » Mehdi, d’origine tunisienne a expliqué: «pour moi, c’est kif-kif. Il y a du bon et du mauvais partout, elles ont chacune leur défauts et leurs qualités. Tant qu’on est amoureux, le reste n’a pas d’importance. D’ici ou du bled, pour moi c’est du pareil au même ! »