Pour rendre hommage à leur cher papa, par fierté pour leur nom de famille ou tout simplement parce qu’elles souhaitent préserver ce lien familial, certaines jeunes femmes s’unissent, mais gardent leur patronyme.
I l est de coutume que, une fois mariée, la femme utilise le nom de son époux. Elle assure ainsi l’unité familiale et il s’agit d’une pratique couramment répandue. Cependant, il est tout à fait permis par la loi de spécifier aux autorités son choix de préserver son nom de jeune fille, qui apparaîtra sur les papiers officiels comme nom d’usage. Il sera d’ailleurs mentionné, juste en dessous du nom et prénom. La législation permet par ailleurs à l’homme d’opter pour le patronyme de son épouse. Ce cas est plutôt rare, notamment dans notre société patriarcale. Il n’existe pas de délai pour faire figurer son nom d’usage sur ses papiers, ce changement peut s’opérer même plusieurs années après le mariage.
Utiliser officiellement son nom de jeune fille
Bien que leurs enfants portent le nom de leur père, certaines femmes, comme Souad, continuent de faire honneur à leur cher papa. « Lorsque j’étais petite, j’imaginais porter le nom de chacun de mes amoureux. J’étais à mille années-lumière de découvrir à quel point j’allais souhaiter rester moi, préserver cette identité qui me colle à la peau, ce nom qui sonne si bien à mes oreilles. J’ai demandé à garder mon nom de jeune fille. Je trouve injuste que la femme doive sacrifier son patronyme pour porter celui de son mari. Je profite de ce droit pour continuer de signer de mon nom de jeune fille. Mon homme n’y voit aucun inconvénient. Je pense que, ce qui lui importe plus, c’est que ses enfants portent son nom. »
Se marier religieusement
Sonia, 31 ans, est mariée depuis sept ans. Elle n’a jamais voulu changer de nom de famille. « C’est un lien important que je souhaite garder avec mon père et j’ai l’impression de lui faire un affront si je prends le nom d’un autre. Je suis mariée religieusement et j’ai choisi de ne pas célébrer mon union à la mairie afin de ne pas avoir à changer de nom. Étant musulmane, e dois garder celui de mon père et je n’ai pas l’autorisation de le changer. Mon mari le comprend très bien. La seule personne dérangée par mon choix est ma fille de 4 ans. Elle aimerait que l’on porte tous le même patronyme, mais je lui expliquerai quand elle grandira. Je n’ai pas eu de soucis pour prouver que je suis mariée, mais je me sens parfois moins mariée que les autres, du fait que sur nos papiers cette mention ne figure pas. Difficile aussi de prouver que nous formons une famille. »
Accoler les deux patronymes
Parmi celles qui choisissent de garder leur nom de jeune fille, il existe celles qui acceptent aussi d’être appelées par le nom de leur époux. « Dans certains cas, c’est inévitable. Au travail, sur certains documents officiels comme les factures EDF ou les quittances de loyer, je porte le nom de mon mari. Pour ne léser ni mon père ni mon mari, j’ai décidé de signer de mes deux noms. Souvent, par exemple, à la fin de mes mails, j’inscris mon nom de jeune fille, puis je mets un trait d’union et j’ajoute celui d’épouse. Mon entourage et mes enfants comprennent. Je trouve cela plus sympa pour tous. Cela permet à ceux qui me connaissent sous mon nom de jeune fille de ne pas être perturbés et de ne pas s’interroger sur mon identité. » Malgré tout l’amour qu’elles portent à leur cher mari, ces femmes ont décidé de prêter serment et de l’honorer d’une autre manière qu’en portant son nom. Un choix qui, même s’il est parfois incompris, reste totalement légitime.