À 42 ans, Soraya est une femme indépendante et dynamique. Mais elle va plonger en enfer quand celui qu’elle croyait être son prince charmant va devenir son bourreau.
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« Après un mariage qui a duré douze ans et avoir donné naissance à mes deux enfants de 15 et 17 ans aujourd’hui, je reste célibataire pendant huit ans.
Professionnellement, je suis une femme épanouie. Je suis en effet directrice de communication dans une entreprise d’événementiel.
Lorsque, dans le cadre du travail, un ami me présente un consultant qui intervient régulièrement dans mon entreprise, je pense faire une rencontre agréable et sympathique.
Il est vrai que Toma est un homme charmant et jovial. Très rapidement après notre rencontre, il vient régulièrement me voir dans mon bureau pour me dire bonjour. Il est amical et me fait beaucoup rire, mais je ne suis pas née de la dernière pluie et je ne m’emballe donc pas.
Deux mois passent. Un jour, Toma me propose de l’accompagner à un congrès car il veut me présenter à certains de ses clients. C’est une occasion professionnelle intéressante pour moi et je trouve sa démarche plutôt attentionnée.
Lorsque nous arrivons à Londres, il fait très froid et je grelotte dans ma veste trop légère. Gentleman, Toma me propose alors immédiatement son manteau pour me protéger du froid. Nous passons une soirée délicieuse et échangeons notre premier baiser quand il me raccompagne à ma chambre.
À notre retour, je le sens très amoureux, voire un peu trop. Il m’appelle en permanence et m’envoie des fleurs tous les jours. C’est un peu trop rapide pour moi. Je décide donc de mettre un frein à cette histoire, car au fond de moi je sens que je ne dois pas faire confiance outre mesure à cet homme.
« Toma fait preuve d’une jalousie maladive »
Quand je lui annonce que tout est fini entre nous, il rougit comme un enfant et me fait une magnifique déclaration d’amour. Je fonds et décide de nous laisser une seconde chance.
Toma se confie beaucoup à moi et j’avoue que cela me touche beaucoup, car je suis d’une nature empathique. Il a eu un passé compliqué et souffre beaucoup de ne plus voir sa fille de 16 ans qui habite chez son ex-femme.
Cette fragilité me donne envie d’être à ses côtés.
Toma se montre aussi très généreux, me couvre de cadeaux et fait tout pour me faire plaisir.
Je lui présente mes enfants et tout se passe bien, même si mon fils m’avouera plus tard qu’il n’a jamais réussi à lui faire confiance.
Cependant, son comportement change au fil des semaines. Il sort beaucoup et surtout fait preuve d’une jalousie maladive. Les scènes se multiplient dès qu’il me voit parler à un autre homme ou que j’ai un rendez-vous avec un client.
Cette situation devient vite insupportable : je me sens oppressée et traquée et je lui explique un soir qu’il doit arrêter de me faire des scènes.
Il s’énerve, quitte la pièce en claquant la porte et me laisse sans nouvelles pendant trois jours.
Trois jours durant lesquels la manipulation opère : je me sens mal et terriblement coupable.
Peu de temps après, nous partons quelques jours avec mes enfants dans le sud de la France. Un soir, il me dit qu’il va sortir avec un ami d’enfance. Habituée à ses soirées alcoolisées, je lui recommande de ne pas abuser des cocktails et autres boissons fortes.
Il réagit alors très violemment, me reprochant d’être toujours sur son dos, et finit par rejoindre son ami. Quand il est de retour trois heures plus tard, il n’a quasiment pas bu mais son visage est fermé. De but en blanc, il m’annonce que notre histoire est terminée car je l’oppresse.
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« Il m’assène un violent coup de poing »
Loin de me démonter, j’acquiesce en disant que je ne veux pas poursuivre cette relation malsaine. Avant d’avoir eu le temps de terminer ma phrase, il me saisit la gorge. Choquée, je me dégage et menace de faire appel à la police.
Son regard devient noir quand il se lève, et il m’assène un violent coup de poing. Je tombe en arrière, le nez qu’il vient de casser en sang. Je fonds en larmes mais Toma m’ordonne de cesser de faire ce qu’il appelle “de la comédie”.
Je pars me faire soigner aux urgences et ne rentre qu’au petit matin.
J’ai honte de me présenter face à mes enfants le visage tuméfié. Nous faisons immédiatement nos valises et quittons l’hôtel sans dire un mot à Toma.
Je reçois alors des dizaines de SMS d’excuse, mais je les ignore. Les jours passent et je me sens dépossédée de mon corps.
Je commence à subir des pressions professionnelles car Toma connaît bien mon supérieur hiérarchique. Alors que j’ai toujours été considérée comme une bonne professionnelle, la direction me fait désormais des reproches sans fondements. Au bout de quelques semaines, je craque, et mon médecin me prescrit un arrêt maladie car il me sent proche de la dépression.
Un jour, je croise Toma dans la rue alors que je me balade avec mon cousin. Le soir même, je reçois un SMS de menaces m’intimant l’ordre de mettre fin à une pseudo-relation amoureuse et me menaçant de représailles. Je suis pétrifiée par la peur : je ne mange plus, je dors à peine et je dépéris de jour en jour.
C’est ma sœur qui va m’inciter à m’adresser à une association d’aide aux victimes de violence conjugale qui me conseille de consulter une psychologue spécialisée. Lors de notre premier entretien, elle m’annonce que j’ai été victime d’un pervers narcissique et, au fil des semaines, le travail que nous accomplissons ensemble donne des résultats. Je me sens enfin comprise et je reprends petit à petit possession de mon corps.
Aujourd’hui, deux ans après cette relation toxique, je peux enfin dire que je suis guérie. Après avoir quitté mon travail, j’ai lancé mon entreprise de relations publiques et j’ai décidé de me battre dans l’association qui m’est venue en aide pour que les femmes victimes de violences de la part de ce type d’hommes ne soient plus jamais seules ! »
Un pervers narcissique, c’est quoi ?
Les pervers narcissiques représentent 2 à 3 % de la population mais il est souvent difficile de détecter ces personnalités toxiques qui adoptent différents masques.
Ils présentent cependant plusieurs caractéristiques : outre le fait de culpabiliser, de critiquer et de dévaloriser leur entourage, ils ont tendance à reporter leur responsabilité sur eux, mentent et se montrent facilement jaloux. Entretenant une communication floue, ils changent aussi souvent d’opinions.
Face à ces manipulateurs, l’attitude recommandée par les spécialistes est… la fuite !
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