Difficile parfois d’opter entre ses aspirations professionnelles et sa vie de famille. Pour celles qui ne peuvent faire le choix, la vie professionnelle prends souvent, le dessus sur les obligations familiales. Si certaines femmes ne regrettent pas d’avoir privilégiés leur carrière, d’autres, au contraire ressentent une profonde amertume quant au fait de n’avoir pu totalement s’occuper de leurs enfants.
Choisir entre sa carrière et sa vie de famille, un phénomène tellement contemporain auquel de nombreuses femmes sont confrontées. Bien souvent, elles ne sont jamais vraiment assez préparées à faire ce choix, lorsqu’elles songent à fonder une famille. Elles pensent pouvoir agir sur tous les fronts et jouer aussi leur rôle de maman à plein de temps, sans jamais délaisser leur vie professionnelle. Seulement, accepter un poste élevé avec une bonne rémunération à la clé a aussi son lot de sacrifices. Si certaines femmes ont mis en stand bye leur vie amoureuse ou ne songent même pas à enfanter un jour, d’autres se retrouvent au pied du mur et se posent la question suivante : vais-je pouvoir tout concilier ? Pas évident de se contenter de voir son enfant une heure le matin et une le soir, par exemple, sans jamais avoir le sentiment de l’abandonner.
L’impression de ne pas être une vraie maman
Voir ses enfants quelques heures par jour, ne pas pouvoir en profiter même le weekend est assez frustrant. Même si elles ne peuvent oublier qu’elles sont mamans, elles ont souvent le sentiment de ne pas jouer leur rôle à plein temps. Djamila a la sensation d’avoir manqué plusieurs étapes dans le développement de ses enfants. Elle a tenté de ne pas y songer mais cette idée l’obsède. « Mes deux filles ont 6 et 8 ans. Mon travail de chargé d’affaire me prend beaucoup d temps, même sur celui que je devrai passer avec mes enfants. Mon mari est d’ailleurs bien plus présent pour elles que moi. Je ne peux rien prévoir au risque que cela finisse par tomber à l’eau. D’ailleurs, il m’est arrivé, une fois d’organiser l’anniversaire de ma plus jeune. Pour ses 4 ans, je voulais faire un évènement grandiose, inviter ses cousins, cousines, ses camarades de classes… Je pensais avoir le temps car je n’avais pas de mission particulière, mais malheureusement, une semaine avant j’ai appris qu’un de mes collègues ne pouvait se rendre à l’étranger pour un travail car il venait de déposer un congé maladie de longue durée. J’ai dû traiter ses dossiers et finalement je n’ai pas pu refuser de partir. J’étais déçue et mes filles frustrées. La plus jeune était très en colère et elle m’en veut encore. Elle me reproche souvent de ne jamais être présente. Cela me met mal à l’aise et parfois il m’arrive de penser que je suis une mauvaise mère».
Le sentiment de manquer à ses obligations de maman
Amina 29 ans s’est mariée il y’a quatre ans. Elle venait tout juste d’obtenir son diplôme d’architecte. Après avoir multiplié les stages, elle souhaitait, plus que tout trouver un emploi stable dans son domaine. Son mari l’a aussi soutenu dans cette démarche. « Je voulais faire plusieurs choses en même temps, avoir un enfant et trouver un travail. J’étais persuadée pouvoir concilier les deux, mais je dois avouer que j’étais bien heureuse de trouver mes beaux-parents. Je sa vais qu’ils pouvaient garder mon enfants lorsqu’il serait né. Je ne l’ai pas spécialement réalisé, mais mon premier enfant a beaucoup souffert de mon absence. Lorsqu’il est né, je m’en suis occupée mais j’ai tout de suite passé le flambeau à ma belle-mère qui ne demandait qu’à s’occuper de mon fils. Je pouvais chercher du travail l’esprit tranquille, sans avoir à me soucier de donner le biberon, de prendre le bain, de changer les couches… J’allais à mes entretiens l’esprit serein. Un an et demi après, j’ai enfin trouvé un travail. Mes journées étaient longues et celles de mon mari aussi. Du coup, parfois nous laissions notre fils chez ses grands-parents une semaine entière et ne le récupérions que le weekend. Nous étions persuadés que cela nous permettrait de nous reposer et de ne pas perturber notre petit. J’étais en totale confiance c’est sûrement cela qui m’a permis de ne pas m’inquiéter même lors de mes voyages professionnels. Notre fils qui a trois ans à présent, s’est habitué à rester avec papi et mamie. Il ne rechigne pas à y aller, bien au contraire. Il est heureux avec eux. Cependant, depuis quelque temps, j’ai remarqué qu’il a du mal à se séparer de moi, notamment depuis qu’il a commencé la maternelle. Je me rends compte aussi qu’il me manque énormément. J’aimerai pouvoir partager de choses avec lui. Tous les matins, je suis déchirée à l’idée de devoir le quitter et parfois en rentrant. Je me demande souvent, si je ne suis pas une mère indigne .
Le sentiment d’avoir raté des moments importants
Pour voir grandir leurs enfants, certaines personnes ont renoncé à des évolutions de poste très intéressantes. « J’ai fait des études en communication. J’ai eu de la chance de trouver un emploi en tant qu’attachée de presse. Au début, j’appréciais beaucoup de passer du temps au bureau, à organiser des événements, sans compter mes heures passées à appeler les journalistes pour leur parler de nos différents budgets. Lorsque Lina est arrivée je me suis demandé comment j’allais faire pour continuer de gérer ces différents aspects de mon travail. Un peu avant de tomber enceinte, il y’a six ans, j’ai même refusé une promotion. Je pense que je l’aurai accepté si je n’allais pas avoir d’enfants. J’aurais dû m’investir davantage et je ne souhaitais pas faire plus de sacrifice que je ne faisais déjà. Je réalisais que passer du temps avec ma fille m’épanouirait bien plus que mon job. Finalement, après des semaines d’hésitation, je l’ai confié à une nounou qui était très bien. Cependant, cela ne m’empêchait pas de songer à ma princesse à longueur de journée. Je culpabilisais, mais cela aurait été pire, si je l’avais laissée entre de mauvaises mains. Depuis deux ans, je travaille à mi-temps et lorsque je peux, je fais du télé-travail. Ainsi, je passe plus de temps avec ma princesse ».
Quand les remords rongent, certaines personnes décident de mettre entre parenthèses, leur carrière. Cependant, bien des mamans n’ont pas la chance de pouvoir le faire. Les spécialistes sont unanimes, quel que soit notre rythme de vie, et le temps passé avec nos jolies têtes brunes, l’essentiel est que ces moments soient riches et réguliers. Lire une histoire durant 10 minutes tous les soirs sera plus épanouissant que de devoir entrecouper une activité et ne pas porter assez d’attention à son enfant.