Besoin de changer d’air, de carrière, de renouer avec les racines, ou tout simplement pour contribuer à leur manière au développement économique de leur pays d’origine, certaines femmes n’hésitent pas à aller vivre quelques temps, parfois pour toujours sur les terres de leurs ancêtres.
Lire aussi : Leur premier séjour au pays avec leur époux
Vivre de nouvelles expériences dans son pays d’origine peut bouleverser une existence. Chaque année, des jeunes femmes sont tentées de quitter la France pour aller s’installer dans un pays du Maghreb. Pour le travail, afin de se ressourcer, poursuivre leurs parents, leur conjoint… Les raisons sont multiples. Si certaines connaissent déjà bien la culture du « bled » parce qu’elles y ont séjourné depuis toutes petites pendant, les vacances, d’autres y découvrent une tout autre conception de la vie quotidienne. En effet, passer quelques jours et s’immerger totalement dans une société que l’on croyait connaître, mais qui s’avère différente de ce que l’on avait imaginé, peut souvent surprendre. Ce n’est pas pour autant que ces jeunes femmes abandonnent. Au contraire, pour elles, même si leur séjour ne s’est pas totalement déroulé comme elles auraient souhaité il s’agit pour elles, d’un apprentissage enrichissant, qui leur permettra de mieux appréhender leur avenir.
Un séjour pavé de belles surprises
Si certaines personnes ne craignent pas de quitter l’hexagone pour des contrées inconnues, d’autres en revanche, ont de nombreux préjugés sur les pays du Maghreb. Sarah 26 ans a quitté la France à l’âge de 17 ans car son père devait s’y rendre pour y travailler durant deux ans. Franco–marocaine, elle ne s’était jamais rendue sur les pas de ses grands-parents paternels. « Déménager, dans un pays qui me faisait peur bien que j’avais de la famille, me semblait complètement fou. Mes parents étaient enthousiastes à l’idée que nous puissions tous vivre une expérience enrichissante. Mes frères et sœurs et moi, n’étions pas du même avis. Nous avions plein d’idées négatives sur les Maghrébins vivant au Maroc. A notre arrivée à Marrakech, nous avions peur des gens là-bas, même de notre propre famille ! Ils étaient pourtant très accueillants, avenant, aux petits soins pour nous. Rien n’y faisait nous nous en méfions comme de la peste. Une fois installés, nos parents nous ont inscrits dans une école française. Nous étions donc fort peu dépaysés car plein d’expatriés fréquentaient aussi cette école. Une fois dehors, c’était une autre histoire… Tout nous paressait étrange, les gens, les traditions, les différentes manières de s’habiller, de penser… Pendant quelques mois, nous avons eu du mal à nous habituer à notre nouvelle existence. Je pleurais d’ailleurs beaucoup. Nous ne manquions de rien pourtant et nous avions en prime de supers voisins. Ils se souciaient de savoir si tout allait bien régulièrement. Peu à peu, nous avons, mes frères et sœurs et moi sympathisé avec leurs enfants qui avaient, à peu près notre âge. Nous sortions ensemble, allions les uns chez les autres. Ils nous faisaient visiter la ville, les lieux culturels… Ils parlaient français, mais finalement nous avons appris à parler l’arabe avec eux aussi. La gentillesse des gens, l’accueil qui nous était réservé, la solidarité en tout temps, nous avaient beaucoup touchés. Nous commencions à nous attacher à cette nouvelle vie, mais surtout à ces gens, cette culture, ces traditions. Nous étions fiers de nos racines. A notre retour en France, trois ans plus tard, nous étions très tristes. Nous avons eu du mal à renouer avec nos routines françaises. Depuis, nous voyageons très souvent, sur la terre de nos ancêtres. Nous avons d’ailleurs tissés des liens forts avec notre famille paternelle ».
Lire aussi : 7 comptes Instagram de voyage et de cuisine
La rencontre de l’âme sœur
Certains voyages laissent des marques indélébiles, notamment si comme Shéhérazade, 33 ans ils se poursuivent d’une rencontre amoureuse. « Je me suis rendue en Algérie en 2013 pour le mariage de mon frère. Tout s’est bien déroulé. Au bout de deux semaines, toute la famille de France est partie, sauf moi. J’avais décidé de prolonger mon séjour et de profiter du beau temps, de la famille sur place, du paysage… Je voulais profiter car j’avais eu une année très difficile notamment sur le plan sentimental. Je venais de terminer mes études en commerce international. J’avais un fort besoin de me ressourcer, afin de pouvoir revenir en France sur de nouvelles bases. Mettre mon chagrin d’amour de côté n’a pas été évident à faire, au début. Je me forçais cependant à l’oublier, à oublier ses trahisons et ses promesses non tenues. Puis, petit à petit, je me suis ouverte au monde qui m’entourait, je ne refusais plus de sortir avec mes cousines et leurs amies. J’ai fait mon deuil. Inutile de dire que je ne souhaitais pas renouer avec l’amour mais ça c’était avant de rencontrer le futur père de mes enfants, un peu par hasard. Ce jour-là j’accompagnais une cousine à son rendez-vous chez le dentiste. Après quelques courses, elle était censée me déposer à la maison, mais elle n’a pas eu le temps. J’ai été contrainte de m’en aller avec elle… Enfin, j’étais bien contente de faire connaissance avec mon homme après, bien sûr ! La salle d’attente était vide, il n’y avait qu’un jeune homme qui attendait patiemment son tour. Je n’ai pas cessé de l’admirer tant il était beau. Il lisait un magazine. Tout était calme, jusqu’au moment où une femme avec deux enfants en bas âge est rentrée. Ils étaient tellement mignons et sympathiques qu’ils ont attiré l’attention de tous. Nous avons commencé à échanger, à rire et finalement avec cet homme, nous avons décidé de nous revoir. C’était le début d’une belle histoire d’Amour. Je suis restée en Algérie presque deux ans. J’ai regretté d’être revenue. Il me manquait trop. Au bout de trois mois, j’y suis retournée et là nous avons pris la décision de nous marier. Aujourd’hui, nous vivons en France avec nos deux petites filles. Dieu merci, nous sommes très heureux et je ne regrette pas d’être allée vivre là-bas » !
Une expérience professionnelle enrichissante
La quête d’expériences professionnelles nous pousse parfois hors de nos contrées. C’est le cas de Dounia, 39 ans. « Après avoir terminé des études, en comptabilité j’ai enchaîné les stages mais sans décrocher par la suite d’emploi stable, ici en France. J’étais frustrée et malgré mes recherches j’avais l’impression de brasser du vent. Je ne pouvais plus continuer d’enchaîner les petits boulots. Il me fallait exercer dans ma profession. Un été passé à Tunis, j’ai décidé de tenter ma chance en postulant dans différentes sociétés locales. Je me disais que cela pourrait avoir un impact positif sur ma carrière. J’ai été retenue sur un poste d’expert-comptable dans un cabinet d’architectes à Tunis. J’étais aux anges, j’allais enfin pouvoir concrétiser mes projets, appliquer toutes mes connaissances et en assimiler d’autres dans le domaine. J’étais heureuse, mes patrons et collègues me faisaient entièrement confiance. Ils m’ont parfaitement accueilli, n’ont pas fait de différences, contrairement à ce que je pensais. Je craignais d’être privilégiées parce que je venais de France ou au contraire méprisée à cause de cela. Hamdoullah, cela n’a pas été le cas. Pendant deux ans, tout se déroulait très bien et je continuais de postuler dans différentes sociétés françaises. Je n’avais qu’une seule hâte : pouvoir montrer mes compétences en France. Mon expérience m’a finalement permis de trouver du travail dans l’Hexagone. Je suis partie, mais j’ai gardé le contact avec le cabinet d’architectes pour qui je travaillais. Il m’arrive encore de réaliser des petites missions pour eux ».
Quelle que soit l’expérience vécue, s’installer quelque temps, dans un pays étranger semble contribuer au changement et bien souvent à l’épanouissement personnel.
Lire aussi : Beauté : Ces astuces venues du monde entier