De plus en plus de jeunes manifestent l’ambition de se rendre à La Mecque, fouler la Terre sainte. Gazelle est allé à la rencontre de certains jeunes « hadjs » pour trouver le récit de leur expérience.
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Chaque année, le pèlerinage à La Mecque fait des millions d’adeptes dans le monde entier. Parmi ces fidèles, nombreux sont les jeunes, aussi bien hommes que femmes. Il est important que tout le monde soit au courant de l’acte d’adoration – souvent très éprouvant, aussi bien physiquement que mentalement – en bonne santé et avec toutes leurs facultés mentales. Pour ces personnes, attendre de prendre de l’âge et reporter le moment de partir au hadj à plus tard est alors inconcevable. En effet, ils souhaitent avant tout savourer pleinement ce moment de pure dévotion à Allah. Durant leur période de pérégrination, ces jeunes hadjs sont amenés à vivre des moments d’émotion intense et voient augmenter de manière importante leur spiritualité.
Un moment de renaissance
Mahmoud, 36 ans , est allé deux fois à La Mecque. Déjà tout petit, il nourrissait le rêve de se rendre dans ce lieu unique de piété et de sagesse afin de réaliser le cinquième pilier de l’islam.« La mort ne prévient pas et n’a pas d’âge ; j’ai préféré aller au pèlerinage à La Mecque, alors que j’en ai encore la possibilité. J’ai toujours souhaité me rapprocher de Dieu et accomplir ce qu’il nous a ordonné. Dès que j’ai commencé à travailler, j’ai mis de l’argent de côté, pendant plusieurs années, pour ce projet. J’attendais ce jour avec impatience. Mon premier voyage a eu lieu il ya sept ans et mon second, deux ans. Je suis parti avec un groupe, accompagné d’un cheikh qui connaît aussi bien les rituels que les lieux saints. Une fois là-bas, je me suis senti tellement bien, un peu comme si je voyais le monde pour la première fois. Je prie du matin au soir et invoque le Seigneur. J’oubliais mes tracas et moi consacrais à l’essentiel : la foi en Dieu. Certes, il faisait chaud, il y avait beaucoup de monde mais cela n’a aucunement terni mon voyage. Le jour de mon départ, j’étais triste mais déterminé à poursuivre ma quête de spiritualité. Cet endroit ne ressemble à aucun autre. Il m’a tellement enchanté, captivé que je compte faire une omra, (un petit pèlerinage), l’an prochain inch’Allah », confie le jeune homme. La détermination rend souvent le pèlerinage possible malgré le coût très élevé et la nécessité de devoir bien organiser son voyage.
Une Foi renforcée
Avoir des enfants en bas âge, commencer une carrière… Rien ne semble empêcher certaines jeunes femmes de se rendre en pèlerinage à La Mecque. Les célibataires ne sont pas en reste, car même si elles ne s’y trouvent pas seules, elles s’en vont accompagnées d’un mahram.« Il y a deux ans, mes parents ont décidé de partir à La Mecque. À cet instant, j’ai eu comme un déclic. Il me paraissait évident qu’il fallait que je parte avec eux. J’avais mis un peu d’argent de côté afin de pouvoir passer le permis mais, finalement, je me suis dit qu’il serait plus utile d’aller au hadj et cela me rapprocherait plus de Dieu. À l’époque, je n’avais que 25 ans et un master en commerce international dans la poche. Je recherchais du travail et je n’avais pas de cesse de prier Dieu pour qu’il me facilite mes démarches en ce sens. Je vivais encore chez mes parents et n’avais pas de grandes responsabilités. Je n’ai donc pas hésité un seul instant. Je ne regrette rien de ce pèlerinage, au contraire, j’aimerais tellement y retourner. J’étais chaque jour émerveillée de fouler à mon tour les pas de notre cher Prophète, que la paix et le salut de Dieu soient sur lui. Malgré la forte chaleur, je me sentais privilégié. J’ai vécu chaque jour sereinement et avais l’impression de me rapprocher de la foi un peu plus », confie Dounia, 32 ans.
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Tous unis pour la cause de dieu
Le hadj rapproche les êtres humains. Nombreux sont les pèlerins frappés par la fraternité et la solidarité pouvant naître durant cette période. Les échanges et les rencontres avec des personnes issues d’horizons, de pays et de cultures différents issus du pèlerinage encore plus exceptionnel. Hania, 27 ans, s’y est rendu en 2010 afin d’accompagner sa grand-mère malade. « Je souhaitais à la fois profiter pleinement de ma jeunesse, mais aussi aider ma grand-mère. Là-bas, je me sentais proche des gens d’un point de vue spirituel. Nous avons fait de nombreuses rencontres très enrichissantes humainement. Dès que ma grand-mère manifestait le moindre besoin, de bonnes âmes étaient toujours prêtes à lui rendre service. Je me souviens qu’un jour ma djeda est tombée. Je craignais qu’elle ne soit piétinée. Sachez qu’il y a toujours un besoin pour le principal, il n’y a pas besoin de s’inquiéter de la force pour l’aider à se soulever. Heureusement, un homme robuste est parvenu à remonter rapidement. Nous étions soulagées. Je garde de très bons souvenirs de ce voyage, sur tous les plans, affirmations la jeune femme.
Enveloppé par l’amour divin
Anissa est allée faire la omra, en février 2012. Elle n’avait alors que 20 ans. Bien qu’elle ait plusieurs fois voyagé, elle garde un merveilleux souvenir de celui à destination de La Mecque.« J’étais accompagnée de mes parents et de ma petite sœur. Je pensais que ce voyage nous rapprocherait mais, une fois sur place, chacun est « dans sa bulle ». On a l’impression que notre connexion avec Dieu est si intense qu’on en oublie ce qui nous entoure. Nous avons atterri à Médine; c’est si incroyable de se dire que nous marchions sur la terre qu’a foulée notre prophète Mohamed Aleyhi Sallat wa Salam. Tout ce monde est ici car une choisi nous mensonge : notre si belle religion. Je pensais que la foule serait une cause de stress qui pourrait nuire à mon pèlerinage mais, en fait, pas du tout. J’ai eu l’impression que chaque personne avait sa place. La mosquée était somptueuse, autant de l’extérieur que de l’intérieur. À mon retour, j’étais transformé, avec une foi reboostée. J’ai d’ailleurs, à la suite de ce voyage, pris la décision de porter le voile. J’espère pouvoir bientôt accomplir ce pilier si important qu’est le hadj »,confie la jeune femme. Chacun vit ce moment différemment et garde en lui des souvenirs uniques. Quelles que soient les variations des sentiments pouvant survenir durant le pèlerinage, l’essentiel, finalement, est que chacun vive pleinement cet acte d’adoration et de pure dévotion envers Dieu.
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