Le seroual séduit par ses formes amples, bouffantes, vaporeuses et ses fentes au niveau des jambes. Il offre une incroyable liberté de mouvement. Auparavant réservé aux fêtes, ce pantalon mythique s’adapte désormais à notre quotidien, à condition de bien choisir les pièces qui l’accompagnent.
Aussi élégant que confortable, le seroual fait partie du patrimoine vestimentaire algérien, porté aussi bien par les femmes que par les hommes. Jamais oublié, ce vêtement a été réadapté et revisité pour sans cesse revenir sur le devant de la scène. « L’avènement de l’Islam a ramené le seroual Aladin. L’habit a évolué au fil du temps et a migré sur tout le territoire algérien. Les hommes en étaient fortement adeptes, sauf dans la région sud. Les femmes d’Alger le portaient également quotidiennement, en version edar (maison) et zenqa (rue) », annonce Faïza Antri Bouzar, styliste, modéliste et grande créatrice de haute couture algérienne.
DES MODÈLES DE SEROUALS DIFFÉRENTS
Le fameux pantalon bouffant se décline sous de nombreuses formes. De nos jours, on trouve par exemple le seroual echalqa, un vêtement assez récent et cintré. Composé d’une pièce droite qui nécessite une matière assez rigide comme du satin duchesse, de la soie sauvage ou du velours, ce modèle a été développé dans les années 1980 par de grandes couturières. Elles se sont inspirées du seroual testifa. Ce dernier, « appelé également mechlouq (fenté), est créé à partir d’un tissu fluide, comme le crêpe ou la soie naturelle. Très apprécié des personnes âgées, ce vêtement offre une grande liberté de mouvement. Le pantalon est réalisé à partir de deux panneaux de tissus fendus sur les côtés, qui sont ensuite serrés par un élastique à la taille », explique la styliste. Enfin, la version edar, moins longue, s’arrête à mi-mollet et possède une forme de fuseau, facile à porter au quotidien. Fabriqué avec des matières comme le satin et le brocart fleuri ou coloré, les femmes portaient ce modèle uniquement à la maison car on le considérait trop court pour l’extérieur.
UNE TENUE À PORTER AU QUOTIDIEN
À l’époque, l’Algéroise portait le seroual tous les jours. « Elle ne savait pas ce qu’était la robe ou la jupe. Les femmes l’arboraient au quotidien, qu’il s’agisse de fêter un grand événement ou non », souligne Faïza Antri Bouzar. Peu à peu, cet habit s’est mis à disparaître des vestiaires pour être remplacé par les pantalons, les jupes et les robes. « Aujourd’hui, l’engouement pour le seroual découle du karakou », précise la créatrice de mode. Inconditionnelle de cette pièce fétiche du dressing algérien, Faïza Antri Bouzar souhaite la remettre au goût du jour. Elle s’est lancé le défide pousser les gens à délaisser les habituels pantalons pour leur préférer la version traditionnelle. « Aujourd’hui, nous pouvons imaginer mettre un seroual en jersey, en soie naturelle, en chech ou issu d’une autre matière fluide, avec un t-shirt, une veste en jean accompagné de baskets par exemple. Pour une tenue plus habillée, il est possible d’arborer ce bas revisité avec une veste et une chemise élégante », suggère-t-elle. Faire de cette pièce le nouveau basique de notre garde-robe pourrait bien se révéler être la future tendance mode. Grâce à sa multitude de variétés, chacune peut laisser libre cours à son imagination !