On continue avec notre série du Ramadan, L’Islam au féminin. Cette semaine nous mettons à l’honneur une femme qui risque d’ébranler certaines de vos certitudes concernant la place de la femme en Islam, Umm Waraqa bint Abdallah.
Médinoise de la tribu des Banû An-Najar, elle fût parmi les premiers convertis de Médine, avant même l’arrivée de Mohamed (saws), Mus’ab ibn ‘Umayr ayant précédé le Prophète (saws) dans la ville pour répandre le message. Elle fût connue pour sa piété et son intelligence. Umm Waraqa entreprit très tôt de mémoriser les versets révélés au Messager (saws).
Une entreprise qui lui valut de faire partie des rares personnes à avoir mémorisé le Coran en entier, aussi elle contribua à sa retranscription écrite et à l’élaboration de sa forme définitive dirigée sous le califat de Uthman.
Mais bien avant cela et du vivant du Prophète (saws) elle s’est vu attribuer la direction de la prière de son quartier ! L’Islam se propageant à Médine, la communauté musulmane devenait plus importante. Aussi la nécessité d’un deuxième lieu de prière s’imposa rapidement. Umm Waraqa mit ainsi à disposition sa maison et dirigea la prière dans son quartier. Un fait historique sujet à controverse dans la communauté des savants musulmans. Aucun n’affirme qu’elle n’était en réalité autorisée qu’à diriger la prière de sa maison. Mais alors pourquoi dans le hadith il est question d’un muezzin mis à sa disposition pour l’appelle à la prière ?
Le hadîth concernant cet épisode, rapporté par Abû dâwûd, est traduit ainsi : « Le prophète (saws) visitait Umm Waraqa chez elle, il lui a assigné un muezzin qui fait l’appel à la prière et lui a ordonné de diriger la prière des gens de sa maison. »
Seulement dans la version en arabe le terme traduit ici par « maison » est « dar » qui peut signifier maison mais également quartier. Ainsi les savants contre l’idée qu’une femme ait pu diriger une prière mixte, pointent du doigt l’ambiguïté du terme. Ils affirment qu’ Umm Waraqa a été autorisé à diriger la prière de son foyer uniquement. N’étant pas mariée, les seuls habitants de la maison était deux domestiques. Aussi, encore une fois, pourquoi l’utilité d’un muezzin ?
Plus tard, en apprenant l’imminence de la bataille de Badr, Umm Waraqa voulut faire partie de la campagne militaire et apporter son aide. Bien qu’il n’était pas rare que les femmes participent aux batailles, le Prophète (saws) refusa. Umm Waraqa lui confia qu’elle souhaitait une mort en martyre. Il lui assura qu’elle serait martyre, mais que pour l’heure ses responsabilités de guide spirituel prévalaient. Dès lors le Prophète (saws) l’appela « la femme martyre », « al shahyda ».