La choufa est une tradition qui se perd, du fait que les couples actuels ont davantage le temps de se découvrir avant le mariage. Cependant, elle permet toujours, comme son nom l’indique, aux familles de se voir pour la première fois et de discuter avant d’officialiser la future union, quelques semaines, voire quelques mois avant la khotba.
Lire aussi : Faire part de France, spécialiste du beau papier pour votre faire part de mariage oriental
La choufa, une manière pour les familles de mieux s’appréhender. Elle a souvent lieu avant la khotba, l’étape qui marque officiellement la demande en mariage. Certaines personnes sont davantage rassurées si elles rencontrent la future mariée, le futur gendre ou encore la future belle-famille, quelque temps avant. Elle n’est donc pas uniquement réservée aux familles dites conservatrices, mais elle permet aussi d’apprendre aux différents membres à se connaître. La khotba, quant à elle, est une étape officielle durant laquelle les familles se réunissent pour fixer l’organisation du mariage, l’éventuelle somme de la dot et autres demandes particulières émanant de la future mariée. À l’issue de celle-ci, la jeune femme reçoit généralement une bague de promesse, khatem el kelma. En revanche, la choufa, est davantage une visite de courtoisie qui a généralement lieu dans la simplicité et la discrétion, en plein après-midi à l’heure du thé. « Dès lors qu’ils ont rencontré les parents de mon mari, les miens se sont sentis plus sereins. Avant la choufa, ils n’étaient pas rassurés, ils me posaient de nombreuses questions, émettaient des hypothèses… Mais lorsqu’ils ont découvert ma belle-famille et leur gendre, ils avaient l’air ravis de discuter et d’échanger avec eux. Ils leur ont semblé cultivés, respectueux, avec des valeurs. En bref, des gens de bonne famille. Ils ne doutaient alors plus de mes impressions », confie Imane, 27 ans, mariée depuis huit mois. Si la choufa permet de se rassurer et de mieux appréhender le mariage, elle peut aussi mettre en valeur certaines zones d’ombre familiales ou soulever quelques questions.
Lire aussi : Mariage, souvenirs des premiers jours de vie à 2
La choufa permet aux futurs époux d’exprimer leur éventuel désaccord et d’éviter l’aspect embarrassant que peut avoir la khotba, s’il fallait attendre jusque-là pour en discuter. « Nous avons accueilli mes futurs beaux-parents avec mes parents, ma grand-mère et une de mes tantes maternelles. Mon mari était accompagné de son père. Il discutait avec mon père et mes deux frères, dans une pièce à part de la nôtre. De mon côté, j’ai fait connaissance avec sa mère et sa grande sœur. Nous avons discuté de la pluie et du beau temps, mais aussi et surtout de la manière dont je voyais le mariage. Ensuite est arrivé le moment où ma tante m’a accompagnée pour échanger avec mon mari. Elle est restée avec nous. J’étais un peu plus à l’aise, car je m’entends bien avec elle. L’échange avec mon mari, que je connaissais pourtant déjà, s’est fait de manière plus agréable et nous avons ainsi pu nous sentir plus proches. Le fait de voir que ma tante s’est bien entendue avec lui m’a donné un peu plus confiance. Je retiens que notre choufa m’a permis de poser beaucoup de questions à mon futur époux, mais aussi à sa famille. Il s’agissait avant tout de notre avenir, c’était important. Je me disais qu’il était encore temps d’arrêter si nous n’étions pas d’accord sur certains points comme le travail, par exemple, la manière dont il perçoit le rôle de la femme… Je connaissais sa position, mais je souhaitais m’assurer qu’il ne changerait pas d’avis. Finalement, cet après-midi-là s’est bien déroulé et je peux dire que je n’ai pas eu de mauvaise surprise depuis que nous nous sommes mariés », indique la jeune femme. La choufa est donc une manière d’aborder différents sujets en toute simplicité, sans réel engagement.
Lire aussi : Rites et coutumes d’un mariage à l’algéroise