Euphorie, mélancolie, mais aussi craintes, doutes… autant d’émotions que peuvent éprouver certains couples, lors de leurs premiers jours passés ensemble sous le même toit. Gazelle a recueilli quelques témoignages.
Lire aussi : VICTIMES DU « GHOSTING »
Un conjoint perçu comme un envahisseur
Avant d’emménager ensemble, nombreux sont les jeunes gens qui vivaient seuls ou chez leurs parents. La vie de couple, ils ne connaissaient pas, et les voilà qui, du jour au lendemain, s’embarquent dans cette longue aventure. Avant de s’unir à l’être qu’ils chérissent tant, ils avaient leurs petites habitudes solitaires. Bien qu’ils soient heureux d’être mariés, certains n’ont pu s’empêcher de percevoir ce même partenaire comme un être venu envahir leur espace. Qu’il s’agisse de l’homme ou de la femme, ils sont parfois amenés à regretter leur vie antérieure à leur cohabitation. Ils repensent avec nostalgie à l’harmonie d’antan. « Chez mes parents, j’étais heureuse, même si je me plaignais souvent de mon existence lorsque je vivais sous leur toit. Le mariage cependant est complètement différent et m’a fait prendre conscience que j’étais protégée dans mon petit cocon familial. La première semaine passée avec mon époux était très bizarre. En effet, j’avais beau l’aimer de tout mon cœur, je ne pouvais m’empêcher de me sentir traquée. Dans notre appartement tout petit, j’avais comme l’impression qu’il me suivait à la trace, qu’il me collait… Bien sûr, ce n’était pas le cas mais j’avais l’impression d’être étouffée. Mon homme le sait, nous avons longuement échangé dessus, surtout lorsqu’il voyait que je ne pouvais pas m’empêcher de le fuir sans raison apparente. Il m’a d’ailleurs confessé qu’il ressentait la même chose, mais qu’il ne voulait pas m’en faire part avant de peur de me décevoir. Je dois avouer que d’avoir discuté calmement de nos ressentis nous a énormément aidé à appréhender les jours suivants. C’est alors que nous nous sommes promis de ne jamais rien nous cacher, et encore moins nos états d’âme. Aujourd’hui je suis plus en confiance, même s’il m’arrive encore, au bout de deux ans de mariage, de découvrir certains aspects de la personnalité de mon homme que je ne connaissais absolument pas auparavant », confie Naziha, 23 ans. L’échange dans un couple est élémentaire, surtout les premiers temps, sinon comment apprendre à connaître sa moitié ? Avec beaucoup de tendresse, d’écoute et de soutien, de nombreux jeunes mariés réussissent finalement à affronter le cap des premiers jours de vie commune.
Lire aussi : « Quadra » et amoureuse ?… oui
Cohabiter avec un parfait inconnu
Les sentiments humains sont souvent très ambivalents. A l’amour peut s’ajouter une sensation de peur, surtout quand il n’est pas coutume pour deux personnes de partager leur quotidien. C’est notamment le cas de Samira, 29 ans, pour qui les premiers mois de vie avec son mari ont été éprouvants… « Avant de l’épouser, je l’ai fréquenté pendant sept ans. Durant cette période, bien qu’il y ait eu des hauts et des bas, nous étions très épris l’un de l’autre ! Nous avons alors décidé de sauter le grand pas et de faire comme nos parents, à savoir, fonder un foyer. Notre première semaine passée ensemble était idyllique… Seulement, les choses ont commencé à se compliquer à partir du moment où nous devions nous répartir les tâches ménagères. Je découvrais peu à peu un homme plutôt macho, pour lequel la vaisselle, la cuisine et les courses étaient réservées à la femme. Il ne plaisantait plus avec moi, ne passait plus ses journées à refaire le monde… Ecœurée, je ne comprenais pas sa façon de penser. Elle me semblait aller à l’encontre de sa façon d’être auparavant. Lui qui était si avenant et toujours prêt à me rendre service. Il m’aidait à faire les courses pour chez mes parents par exemple, et pour lui il était évident que la femme était l’égal de l’homme. Rien ne m’aurait laissé penser que j’allais rencontrer des problèmes liés à des idées sexistes, surtout pas avec lui ! Malheureusement, de jour en jour, j’avais l’impression de passer mon temps auprès d’un parfait inconnu. Au début, je ne disais pas grand-chose, je me renfermais sur moi-même, jusqu’au jour où, agacée par l’attitude désobligeante de mon homme, j’ai éclatée en sanglots. Choqué, il ne s’attendait pas à cette réaction de ma part. Il m’a demandé pardon en m’expliquant que son nouveau rôle lui faisait peur et qu’il avait vu son père être comme ça avec sa mère. Pour lui il était évident que le modèle de couple qu’il avait reçu était de loin le meilleur, puisque ses parents vivaient toujours ensemble au bout de 33 ans de mariage. Il m’avait confié qu’il voulait bien faire. Il pensait qu’il devait être plus strict à cause de ses nouvelles responsabilités de mari. Cette discussion nous a beaucoup aidés, il est redevenu lui-même et j’ai retrouvé l’homme que j’aimais.», raconte la jeune femme.
Porté par un vent d’euphorie
Souvent, les premiers jours passés sont rythmés par les douces attentions, les marques d’affections multiples, le petit cadeau offert de temps à autre… Drifa, 61 ans, mariée, trois enfants et cinq petits-enfants, nous raconte, les yeux pétillants et le sourire marqué de l’ombre de la nostalgie, ses premiers jours passés avec un homme qu’elle ne connaissait pas mais qu’elle a tout de suite appris à aimer. « Je dois être une chanceuse, je fais partie de cette poignée de femmes ayant gagné au « poker de l’amour « comme je l’appelle. Je me suis mariée vers l’âge de 19 ans avec un homme qui n’était pas beaucoup plus vieux que moi, il en avait 23. Nous ne nous connaissions pas et comme nos ancêtres, nous avons eu droit à un mariage traditionnel. Nous avons passé les vingt premiers jours de vie commune chez ses parents, le temps de m’adapter. Une fois de plus, je dois dire que le sort était avec moi. J’ai été immergée au sein d’une belle-famille, ouverte d’esprit, cultivée, aimant rire, recevoir et faire la fête. Chez eux, je fus accueilli comme une princesse. Il était hors de question que je fasse le ménage, à manger ou que je ne m’occupe de quoi que ce soit. ! J’étais là dans le seul et unique but d’apprendre à connaître mon mari dans son univers et auprès de sa famille. Je trouve que c’était une superbe idée. Elle a d’ailleurs bien fonctionnée, puisque même si je ne connaissais pas mon époux, il a tout de suite su me mettre en confiance et apaiser mes craintes. La première nuit, il n’a pas voulu me brusquer, nous avons passé tout notre temps à faire les clowns et à nous raconter des anecdotes très drôles. J’étais étonnée, car j’avais l’impression de connaître cet homme depuis toujours. Les jours suivants, nous nous accordions toujours autant, les affinités se créaient petit à petit. J’étais heureuse et comblée. Au bout de trois semaines, la période de transition s’achevait et nous sommes allés nous installer dans notre petit cocon qui n’attendait que nous : un petit studio de 23 m2, très chaleureux, avec du parquet ciré. Là encore, pas de mauvaises surprises, mon mari était aux petits soins avec moi, il me complimentait, me faisait la cour, j’étais la femme la plus heureuse du monde… Je vous rassure, je le suis encore aujourd’hui, même si nous n’avons plus vingt ans, nous nous aimons toujours autant », se souvient cette femme ».
Lire aussi : Secrets de Geishaa, pour le bien-être et la durabilité du couple
Les 5 règles d’or de la vie à deux
1
Soyez attentionnés ! Cultivez ce bonheur que vous avez trouvé et réservez-vous régulièrement des moments romantiques et des attentions de chaque instant.
2
Pas de laisser-aller. Ce n’est pas parce que vous vivez ensemble que vous devez vous négliger et arrêter de le séduire. Oubliez votre pyjama difforme et votre vieux jogging d’intérieur et cherchez toujours à lui plaire (et c’est réciproque !).
3
Communiquez ! Vous passiez des heures à refaire le monde sur Skype ou MSN avant de vous marier, alors continuez de tout vous raconter ! Beaucoup de disputes naissent d’un manque de communication dans le couple.
4
Acceptez les compromis. Vous n’avez pas les mêmes habitudes, le même rythme de vie, les mêmes petites manies et c’est normal ! Vous n’avez pas eu la même éducation et vous êtes deux êtres différents, aussi, acceptez de faire des ajustements sur vos exigences envers l’autre. Faites-vous confiance ! La promiscuité ne doit pas vous faire céder à la tentation de surveiller ses moindres faits et gestes et de laisser place à des interrogatoires à chaque fois qu’il reçoit un MMS ou un coup de fil.
5
Soyez indépendants ! Vivre ensemble ne signifie pas faire tout ensemble ! Ne confondez pas amour et dépendance sinon vous allez vous étouffer mutuellement. Faites des activités avec lui mais aussi sans lui : pratiquez une activité sportive, sortez avec vos copines pendant qu’il regarde un match de foot avec ses amis.