Synospis : Mica, un enfant issu d’un bidonville, se retrouve propulsé comme homme à tout faire dans un club de tennis de Casablanca fréquenté par la nomenklatura marocaine. Prêt à tout pour changer son destin, il va se faire remarquer par Sophia, une ex-championne qui va le prendre sous son aile. Avec Sabrina Ouazani, Zakaria Inan, Azelarab Kaghat. Sélection Officielle Festival d’Angoulême 2021 et Mostra de Venise 2021.
Mica est un film qui nous plonge dans le quotidien difficile que bien des enfants de la campagne marocaine vivent. Saïd âgé d’une dizaine d’années fait partie de ces petits qui ne craignent pas de retrousser leurs manches pour assurer la survie de leur famille très pauvre.
Dans son village, il est surnommé mica parce qu’il vend des sacs noirs en plastique dans les souks. A la demande de son père très malade, il a quitté le cocon familial, pour suivre hadj Kaddour, un vieil homme gardien de la maison d’une famille d’un rang social élevé. Il lui apprend les rudiments du métier d’homme à tout faire dans un club de tennis. Il fait preuve d’un grand cœur, le conseille, mais est aussi très sévère en le châtiant de ses écarts de comportement. Une image paternelle dont Saïd a encore besoin, même s’il sait parfaitement faire preuve de bravoure. Le film est truffé de scènes émouvantes notamment lorsque vient l’heure des adieux avec ses parents ou encore quand son père décède.
Le tennis comme échappatoire
La vie de cet enfant est triste et monotone. Un destin qui semble scellé et ancré dans une profonde pauvreté, jusqu’au jour où il fait la rencontre de Sophia, professeure de tennis ancienne championne qui a arrêté la compétition à cause d’une blessure. Très vite elle a placé sa confiance en ce petit être. Il est doué et apprend vite. La jeune femme est enthousiaste à l’idée de le voir un jour lui aussi faire une belle carrière dans le tennis. Il s’entraine alors d’arrache-pied ce qui ne manque pas de rendre jaloux les autres enfants.
L’envie de fuir hors des frontières
Fier, le petit garçon ne laisse pas passer les moqueries des enfants même s’ils sont issus de familles aisées. Il ne s’efface pas face au mépris. Finalement le « nif », (la dignité en arabe dialectal) l’emporte. Se défendre contre l’humiliation lui a même valu de perdre son emploi et de se retrouver à la rue sans pour autant tenter de retrouver sa famille. Mica est un film très réaliste. Il est le reflet de cette jeunesse sans espoir qui pour s’en sortir est prête à traverser la mer comme a été tenté de faire Saïd. Rattrapé par son amour naissant pour le tennis, il ne partira pas finalement et disputera même son premier match dans lequel il démontre avec hargne son envie de gagner. Un match à l’image de cette vie, avec ses hauts et ses bas et pour laquelle il faut se battre pour accéder à la victoire.
MICA, d’Ismaël Ferroukhi, au cinéma depuis le 22 décembre
Une distribution JHR FILMS, produit par La Prod, Elzévir Films Orange Studio & Moon A Deal Films