Lorsqu’on les utilise au quotidien, parfois, les mots se mélangent dans l’esprit des tout-petits. Être bilingue, ce n’est pas si simple !
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Les parents qui utilisent l’arabe et le français à la maison sont souvent confrontés à la question du bilinguisme de leur enfant. Selon la psychologue Malika Belaroussi-Belkacem, l’enfant se familiarisera davantage avec la langue qu’il entend le plus à la maison ou à l’école. « Les premières années d’un être sont marquées par sa disponibilité, puisqu’il observe, enregistre et imite », note la psychologue. C’est pourquoi il est beaucoup plus facile pour un enfant d’apprendre plusieurs langues en même temps. Mais aussi, ajoute Malika Belaroussi-Belkacem « quand il est en bas-âge, l’enfant ne sait pas toujours à quel moment employer l’une ou l’autre langue, donc il parlera la langue qu’il voudra sans savoir si son interlocuteur la comprend ». Fort heureusement, avec le temps, ce problème s’atténuera. •
Ouassima, 27 ans, un enfant
à deux ans, ma fille commence déjà à parler. Son père discute avec elle en langue rifaine, et moi en arabe. elle énumère des suites de mots parfois en arabe, parfois en berbère et mélange les deux. Je me dis qu’il n’est pas essentiel qu’elle apprenne le français maintenant et qu’elle finira par assimiler cette langue un jour. Je ne veux pas lui encombrer l’esprit. deux langues, c’est suffisant pour l’instant… »
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Karima, 38 ans, un enfant
Je suis mariée à un kabyle né en Algérie. Il parle couramment sa langue maternelle (berbère kabyle) et l’arabe. d’ailleurs, il se débrouille bien en français aussi. cependant, avec notre fille, il ne parle que le kabyle. Moi, je ne lui parle qu’en français étant donné que je ne maîtrise ni l’arabe ni le kabyle… Ma fille comprend parfaitement le kabyle mais parle généralement en français. Parfois, elle nous surprend à parler la langue maternelle de son père et il lui arrive d’avoir des difficultés de prononciation, surtout lorsqu’elle se heurte aux mots où les «h» sont très marqués.
Rachida, 29 ans, deux enfants
Mon fils aîné a quatre ans. à la maison, mon mari et moi, nous ne lui parlons qu’en arabe. c’est un choix que nous avons fait d’un commun accord. cependant, lorsqu’il est entré à la maternelle, il a éprouvé de grandes difficultés les premières semaines. Il ne parlait pas un mot de français. Il avait mal vécu cette situation, puisque cela était nouveau pour lui. Aujourd’hui, il parle très bien le français et comprend parfaitement l’arabe. cependant, il lui arrive de prononcer certains mots à l’envers. Quand cela se produit, c’est nous qui avons besoin d’un décodeur !
Souhila, 27 ans, un enfant
« J’ai une fille de trois ans et, depuis qu’elle est née, je lui parle à la fois en français et en arabe. Son oreille s’est donc formée aux deux langues. Il arrive cependant qu’elle énonce une phrase complète en français en la ponctuant d’une touche d’arabe. Par exemple, lorsqu’elle veut du pain, elle me dira plutôt « Maman, je veux du rhobz ». et je sais qu’elle reproduit ce cas de figure même à l’école. Le seul problème c’est qu’à l’école, la maîtresse ne la comprend pas toujours !
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