Il arrive que le prince qui semblait tellement parfait n’ait en réalité pas grand-chose de charmant. C’est ce qu’ont découvert malgré elles ces gazelles en apprenant que leur mari avait une double vie au bled. témoignages.
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Après quinze ans de mariage et un couple empêtré dans la routine, Hayet a décidé de demander le divorce. À 44 ans, elle rêvait d’une nouvelle vie, d’un nouveau départ et d’un nouvel amour. « Entre nous, ça n’a jamais été l’amour fou, c’était un mariage arrangé. On est quand même restés ensemble quinze ans et j’avais beaucoup de respect pour lui et pour notre histoire. On a eu deux enfants ensemble. Mais lui n’a pas accepté que je demande le divorce et a tout fait pour me provoquer et me faire du mal. Un jour, il m’a avoué qu’il avait une seconde femme, que tous les voyages qu’il faisait pour aller au bled, ce n’était pas pour faire des travaux dans notre maison mais pour aller la voir. Je ne l’ai pas cru au début, mais c’était vrai ! Il avait une autre femme et le pire, c’est qu’ils ont eu des enfants ensemble ! Même si j’étais sur le point de divorcer, j’ai été choquée. Ça ne lui ressemblait tellement pas ; il était discret, timide et ce n’était pas un mec à femmes… Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences. » De son côté, Ghislaine vivait le parfait amour avec son mari quand elle a découvert que toute sa relation était fondée sur un mensonge. « Il avait laissé son Facebook ouvert et j’ai entendu une notification sonore parce qu’il venait de recevoir un message. Normalement, je ne fouille pas son téléphone mais, là, je ne sais pas pourquoi, je suis allée voir et j’ai bien fait. C’était une femme que je ne connaissais pas. J’ai remonté la conversation et j’ai compris qu’il me trompait. En fouillant sur le profil de la femme, je suis tombée sur des photos de ses enfants et j’ai failli faire une crise cardiaque, c’était la photocopie de mon mari ! » Quand on découvre l’infidélité de son conjoint, en plus de la trahison, on est bien souvent envahie par la honte. C’est d’autant plus vrai quand ce sont d’autres personnes qui nous apprennent la double vie de notre conjoint. C’est ce qu’a vécu Narjess. Pendant des années, ses vacances au Maroc ont été ponctuées de bruits de couloirs, de rumeurs et de petites allusions qu’elle a toujours refusé d’entendre. « Je me disais que les gens étaient jaloux parce que, au bled, c’est comme ça, ils aiment bien parler sur tout et encore plus sur les couples heureux. Un jour, c’est une cousine de mon mari, avec qui je m’entends très bien, qui m’a attrapée pour me dire qu’il était marié et qu’il avait des enfants là-bas. Et, cerise sur le gâteau, il était déjà marié quand on s’est connus. Je ne savais pas quoi faire ni quoi penser. » Face à une telle épreuve, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises décisions, on fait ce que l’on peut pour relever la tête.
La Remise en question
Apprendre que son mari a une double vie, c’est voir son monde s’effondrer. Et avant de s’en remettre, beaucoup de femmes passent par une étape de culpabilité et de doutes concernant l’avenir. On pourrait croire que la décision à prendre est évidente ; pourtant, quand on a construit toute une vie et fondé une famille, tout quitter ne coule pas de source. Narjess a fait face à ce dilemme et il lui a fallu de longues semaines pour se décider. « Je n’ai pas voulu en parler à ma famille parce que j’avais honte et parce que je n’avais pas envie qu’ils me jugent si je décidais de lui pardonner. Finalement, je me suis retrouvée seule ; même la cousine avec qui je m’entendais bien n’a pas pu être là pour moi parce qu’elle ne voulait pas se mettre sa famille à dos. J’ai beaucoup pensé à mes enfants, qui allaient grandir sans père si je le quittais. Je me suis demandé si c’était ma faute, si j’avais été une mauvaise femme, si j’avais manqué à mes devoirs… Ça m’a rendue folle. Mon mari en a profité pour essayer de me convaincre de rester avec lui. Je ne sais même pas ce qu’il voulait. Nous garder toutes les deux ? La quitter pour moi ? Quand j’ai vu qu’il n’arrivait même pas à être clair dans ce qu’il disait, j’ai compris qu’il ne méritait pas que je reste. Je l’ai quitté mais ça a été très difficile pour mes enfants et pour moi. » Même son de cloche pour Ghislaine, qui a eu besoin de temps pour accepter la situation et y faire face. « Quand je lui ai montré ce que j’ai trouvé, il n’a pas nié qu’il me trompait, mais il a nié que c’était ses enfants. Il m’a expliqué que c’est sa mère qui lui avait présenté cette femme et que, chaque fois qu’il allait au bled, elle faisait en sorte qu’elle soit là. J’ai eu envie de le croire et de lui pardonner mais je n’ai pas réussi. Tout ce que je voyais en le regardant, c’étaient les enfants que j’avais vus. J’ai fini par partir mais je n’ai jamais su si c’était vraiment ses enfants ou pas. J’en ai beaucoup souffert. » Pour Hayet, en revanche, cette histoire a été une preuve de plus qu’elle faisait le bon choix en divorçant. Cette trahison qui aurait pu être dévastatrice lui a finalement permis de tourner la page plus facilement et d’envisager la suite avec sérénité.
Envisager de nouveau l’avenir
« Dès que mon divorce a été prononcé, je suis passée à autre chose. Le mektoub m’a fait tomber sur mon amour de jeunesse quelques mois après. Il m’a demandée en mariage et on est très heureux ensemble. Je lui fais confiance. Mon ex-mari était un imbécile, mais ça ne veut pas dire que tous les hommes sont comme ça. » Ghislaine aussi a refusé de faire de son mari une généralité et elle ne dit pas non à une nouvelle histoire. « Grâce à ça, j’ai appris à être plus méfiante et plus exigeante. Mon mari était un coureur de jupons mais j’ai fermé les yeux. C’est une expérience pour l’avenir, je ne ferai pas la même erreur, c’est sûr. » Contrairement à elle, Narjess a désormais bien du mal à accorder sa confiance. Blessée et humiliée, elle n’arrive plus à envisager de se mettre en couple. « Je m’occupe de mes enfants et je suis très heureuse comme ça. Je sais que si je me remets en couple, je vivrai dans la paranoïa, alors je préfère être seule. Comme on dit, mieux vaut être seule que mal accompagnée ! »