Khadidja Benhamou élue miss Algérie 2019 face à treize autres finalistes le 4 Janvier, ne fait pas l’unanimité. Depuis son élection, elle est la cible d’attaques virulentes sur les réseaux sociaux. La raison : sa couleur de peau.
Originaire de la ville d’Adrar, dans le sud du pays, Khadija remporte le titre de miss Algérie, du jamais vu dans l’histoire du concours. C’est la première fois qu’une candidate de la région du sud est élue. La région saharienne est plus ancrée dans la culture africaine que méditerranéenne et la plupart de ses habitants y ont la peau plus foncée. Ils subissent régulièrement des discriminations, indirectement encouragés par le manque de représentation de ces populations du sud dans les médias.
Dès l’annonce de son élection vendredi 4 janvier, les réactions ne se sont pas fait attendre, la peau sombre de la nouvelle lauréate lui a valu une avalanche de propos racistes, mais aussi de nombreuses marques de soutien et d’appels à promouvoir l’africanité de l’Algérie. Comme l’explique l’éditorialiste Nidal Aloui sur TSA Algérie :
« Adrar est authentiquement algérienne et profondément africaine. Et pourtant, une de ses filles, Khadidja, ne mériterait pas d’être l’ambassadrice de la beauté du pays. C’est en tout cas ce qui a été décrété par des esprits qui n’ont pas eu la pudeur de retenir leurs miasmes racistes. »[…] On voudrait donc réduire l’Algérie à sa capitale, agrandie peut-être de Annaba, Béjaïa, Oran et Tlemcen. Ce faisant, on ignore l’histoire et on oublie la figure de Tin Hinan, la mère du peuple touareg. »
Pour sa part, la polémique qu’a déclenché son élection ne semble pas impressionner Khadija, jusqu’ici hôtesse d’accueil dans un restaurant. « Je ne regarde pas les réseaux sociaux. Que Dieu montre le chemin à ceux qui me critiquent et préserve ceux qui m’encouragent« , a-t-elle réagi à la télé algérienne, au lendemain de sa victoire.