« Agissez avec bonté envers (vos) pères et mères, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Allah n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant. » L’Islam, à l’image du verset 36 de la sourate An-Nisa, recommande d’être bienveillant envers son voisinage. Témoignages.
Fatima 46 ans, « je fais des douaas pour eux »
« Certains voisins sont sociables et serviables. Avec eux l’entraide est facile. D’autres sont fermés à la discussion et disent à peine bonjour. Je fais toujours l’effort de saluer mes voisins. Dès que je prépare un plat traditionnel j’essaye d’en faire profiter ma voisine. Nous n’avons pas la même origine ni la même culture. C’est une manière de partager avec elle ma culture. Lors de l’Aïd j’apporte une assiette de gâteaux à mes voisins musulmans. C’est important pour moi, cela crée de la communion. Quand j’étais petite mes parents faisaient la même chose. Plusieurs hadiths évoquent le bon comportement à avoir avec ses voisins, comme prendre de leurs nouvelles, leur rendre visite quand ils sont malades ou touchés par un malheur. J’essaie de me rendre serviable pour ceux avec lesquels j’ai le plus d’affinités. Généralement je les aide dans les démarches administratives. Avec la crise sanitaire et la fermeture des mosquées, je croise de moins en moins mes voisins. Je trouve cela triste. Quand je finis de prier, je fais toujours des douaas pour ma famille et pour eux aussi. »
Lynda, 50 ans : « J’ai appris par mes parenjts que les voisins étaient importants ».
« Toute petite, je me souviens que ma maman m’envoyait chez les voisins apporter des gâteaux et du pain qu’elle faisait elle-même. Quand une voisine attendait un bébé, maman lui préparait les plats dont elle avait envie. Dans les années 1970, en Algérie, maman avait une machine à coudre, elle raccommodait régulièrement les vêtements des enfants des voisins. Et quand mon père s’absentait pendant quelques jours, c’était à un voisin qu’il demandait de prendre de nos nouvelles. À l’époque, nous n’avions pas de téléphone. Ils se rendaient service mutuellement. Il y avait bien des chamailleries entre les enfants des uns et des autres, mais les adultes plaçaient toujours le devoir de bon voisinage avant tout. Aujourd’hui, j’habite en France, dans une zone pavillonnaire. Je ne vois pas souvent ma voisine que j’apprécie beaucoup. Nos journées de travail sont longues. Mais elle sait qu’elle peut compter sur moi en cas de besoin, et vice-versa. Quand elle part en vacances, elle sait que je garde un œil sur sa maison. Et c’est réciproque. J’ai gardé la tradition de ma maman en lui offrant de temps à autre des gâteaux et du pain faits maison. Ses conseils et son regard bienveillant sur mes enfants me sont d’un grand soutien. »
Le saviez-vous ?
La loi isla20mique divise les voisins en trois catégories :
– le voisin non musulman, qui a en Islam le seul droit du voisinage ;
– le voisin musulman, qui a deux droits : du voisinage et de l’Islam ;
– le voisin musulman appartenant à la famille, qui a trois droits : du voisinage, de l’Islam et de la parenté. Ces droits favorisent le vivre ensemble. Par son enseignement, le prophète Mohamed a insisté sur l’importance des voisins. Ainsi, d’après Anas, le prophète a dit : « N’est pas croyant celui qui passe la nuit le ventre plein alors que son voisin, à côté de lui, a le ventre vide. » Et selon Boukhari et Mouslim, le prophète a dit : « Gibril n’a cessé de me recommander le voisin au point que j’ai cru qu’il allait l’intégrer dans le droit de l’héritage. »