Si beaucoup regrettent les grandes soirées conviviales, les sorties jusqu’à l’aube, les sâlats de Tarawih, à la mosquée pour d’autres, le confinement est une sacrée aubaine. Pourquoi ? Parce qu’un Ramadan confiné leur permet de profiter d’un peu plus de temps pour la pratique religieuse.
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Nous jeûnons pour la seconde année consécutive en période de confinement. Un Ramadan bouleversé qui ne ressemble plus à ceux des années précédentes. Finies les opérations caritatives autour des tables du Ramadan, terminées les grandes réunions familiales qui prennent fin à l’aube naissante, les invitations entre voisins… À présent, tout se fait à distance et sans contact, à travers des distributions de colis alimentaires, des f’tours improvisés via les réseaux sociaux, des repas offerts aux voisins dans des paniers… Le Ramadan avait suscité beaucoup d’angoisses et de stress, lors des premières restrictions sanitaires, l’an dernier. Cette année, avec l’habitude sûrement, certains ont décidé de porter un regard plus positif sur cette situation inédite. Une manière pour eux de se rapprocher un peu plus spirituellement de Dieu, en s’adonnant à la prière à l’heure, en psalmodiant le Saint-Coran, en découvrant la vie des prophètes, des compagnons en se documentant, en regardant des séries… Certains trouvent même le temps de se reposer davantage ou au contraire, de travailler plus.
Une meilleure répartition des tâches à la maison
Quand on travaille à l’extérieur pas évident de préparer à manger entre deux réunions, par exemple. En télé travaillant, c’est plus simple. Naïma 30 ans est architecte. Elle est mariée et a deux enfants. Elle n’a jamais autant apprécié le Ramadan qu’en étant confinée. « Au premier confinement, j’étais enceinte de mon second enfant. Je jeûnais et je télé-travaillais. Je pouvais ainsi préparer paisiblement les derniers petits détails pour l’arrivée de bébé, aller à mes rendez-vous médicaux aux heures du déjeuner, par exemple et revenir terminer mon travail… À la maison, je trouvais la force et le temps de faire à manger. Pour moi, ce n’était plus une corvée. J’ai même appris de nombreuses recettes. Je pouvais lancer une machine entre deux calls… Cette année, je compte bien suivre le même cheminement et vivre le Ramadan en toute quiétude, », confie la jeune femme.
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Se reposer davantage
Pour certains, le confinement est synonyme de moins de stress. Fini la course le matin rythmé par le fameux rituel : métro, boulot, dodo. Place à davantage de sérénité, de détente et d’apaisement. Pour le Ramadan, certains ont décidé de le vivre avec plus d’harmonie, même en étant seuls. Hania, 24 ans est Algérienne. Elle est venue étudier en France, il y a quatre ans et n’a pas vu sa famille depuis deux ans « Tous les ans, j’allais voir mes parents pendant le Ramadan d’habitude. L’année dernière, j’ai dû nouer avec de nouvelles habitudes. Au début, j’étais frustrée, j’appréhendais, je me demandais comment allait se dérouler ce mois de jeûne et de réunion familiale, amicale. Finalement, je m’y suis habituée, j’en ai profité pour bien me reposer. Pour me sentir moins seule, l’heure du f’tour venu, je me connectais à whats’app pour retrouver ma famille en visio. Cette année, je fais la même chose. Nous n’avons pas le choix, nous devons patienter et surtout, garder espoir », explique la jeune femme.
Pour certains la solitude est une manière de s’isoler pour mieux se retrouver et réfléchir.
Apprécier la solitude pour améliorer la méditation
Bien des personnes ont profité du dernier confinement pour se concentrer sur l’essentiel, à savoir : la quête de connaissance religieuse. Ainsi, elles souhaitent améliorer leur comportement et leur pratique. « Avant le premier confinement, je ne terminais jamais de lire le Coran à la fin du Ramadan. L’année dernière, j’y suis parvenue, car j’ai beaucoup plus de temps. En fait, le Ramadan m’a permis de tenir moralement du fait que je vis seule. Être isolée permet d’apprendre énormément de chose, d’avoir un regard introspectif sur soi, sur le sens de la vie, nos actes, nos comportements avec les autres… Regarder des vidéos postées par des Imams sur les réseaux sociaux m’aide aussi à rompre avec le côté néfaste de la solitude. Les visionner me permet de ne pas être triste, d’être rassurée, d’avoir envie d’avancer sur le bon chemin, celui des personnes pieuses et vertueuses… Quand je lis les commentaires, sous certaines vidéos, je me rends compte que je suis loin d’être seule à ressentir ce mal-être, cette tristesse, ces angoisses… Cette situation, nous a certes tous remués, mais il faut tenir bon ! Je compte bien encore redoubler d’efforts cette année pour me renforcer spirituellement », confie Ismahan, 32 ans.
Le confinement a beaucoup d’aspects négatifs, sur les plans sanitaires, sociaux et économiques. Cependant, beaucoup de gens préfèrent voir la vie en rose pour mieux affronter cette période si morose. La patience et l’endurance, sont plus que jamais présentes. D’ailleurs, n’est-ce pas là deux préceptes fortement encouragés par l’Islam ?
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