La prière est le second pilier de l’Islam d’où son importance élevée. Dès l’âge de la puberté, il est donc obligatoire de la faire, chaque jour, à l’heure. Cependant, il arrive que nous n’ayons pas le temps de la faire à l’heure et la reportons à plus tard. Nous nous retrouvons alors avec des sâlats à accomplir de la veille, de plusieurs jours, voire de plusieurs années.
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Est-il autorisé de rattraper une prière manquée ou oubliée depuis la journée, la veille, ou des années ? Si oui, de quelles manières les rattraper ? Il existe des divergences sur ses questions. Certains grands oulémas comme : Ibn Taymiya, Ibn Qayoum Al-Djawziya, Al Albani… ont adopté l’avis juridique suivant : toute personne n’ayant pas pu faire sa sâlat à l’heure en toute conscience, ne peut plus la rattraper une fois que l’heure de celle-ci est passée. En revanche, seuls les croyants ayant dormi ou oublié de prier dans la journée ont la possibilité de la rattraper avant la prochaine prière. Selon Boukhari, Le prophète (sallallahou ‘alayhi wa salam) : Quiconque a oublié de faire une prière doit l’accomplir dès qu’il s’en souvient. D’ailleurs, les savants sont tous unanimes sur l’idée que les musulmans doivent se repentir sincèrement de n’avoir pu prier dans les temps et réaliser de nombreuses prières surérogatoires pour se voir expier ce péché. Ne pas pouvoir faire sa prière dans les temps est perçu comme une négligence, au même titre que le fait de la faire sans grande conviction ou de ne pas être concentré. Il existe un autre avis juridique indiquant que toute prière manquée doit être rattrapée, même s’il s’agit d’une sâlat non faite volontairement. Les croyants qui suivent cet avis doivent donc calculer le nombre de prières manquées. Ces dernières peuvent, parfois, atteindre des mois, voire, des années.
Réaliser les prières manquées depuis longtemps
La majorité des savants recommandent de rattraper toutes ses prières non réalisées, depuis l’âge de la puberté. Elles peuvent, parfois, atteindre des mois et même des années. Ne sont pas concernés par cette règle les personnes converties puisqu’elles n’étaient pas encore musulmanes avant. Les femmes ayant leurs menstrues ou lochies ne sont pas tenues non plus, de rattraper leurs sâlats après. Quand on ne connaît pas le nombre de prières à rattraper, il est préférable d’en réaliser autant que possible, chaque jour. Il existe des applications et outils permettant de calculer le nombre de prières exactes à rattraper. Les prières à rattraper peuvent être réalisées à tout moment de la journée et doivent précéder les surérogatoires exceptées le witr, les prières de l’Aïd, celle de l’éclipse de la lune et du soleil…
Négliger ses sâlats un grand péché
L’Islam met en garde aussi contre la négligence, la prière irrégulière et son arrêt total : Allah, glorifié soit-Il, dit dans le Coran sourate 107 versets 4-5 : « Malheur à ceux qui, en faisant leur salât, l’exécutent sans conviction ou s’en laissent distraire, » (Coran 107/4-5). Selon la traduction de Ibn ‘Abbâs ce verset signifie : « Il s’agit de ceux qui la retardent après son temps fixé. ». Allah exalté soit-il dit également dans la sourate 19 verset 59 : « Leur succédèrent alors des générations qui négligèrent la prière et suivirent leurs passions. Ceux-là courront à leur perte (Ghayan)». Aussi, retarder ses prières sans aucune raison valable constitue un grand péché, mais selon la majeure partie des savants, elles doivent être rattrapées avec l’intention ferme de se repentir.