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Élégance, raffinement des tenues, musiques et chants traditionnels, petits gâteaux et mets délicieux… À Alger comme en région, les mariages se distinguent par différents rituels. Une cérémonie nuptiale qui ravit les proches et même les inconnus interpellés par le son des klaxons et des youyous.
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L’ambiance des mariages algérois se caractérise par de petites traditions et rituels propres à la région. Distribution de petits fours au son de la zorna (orchestre andalou), youyous qui accompagnent chaque étape des préparatifs de mariage. Eh oui, même les préparatifs s’honorent à Alger. Chaque sortie de la mariée, que ce soit pour se rendre au hammam ou au salon de coiffure, est marquée par des chants et des youyous.
Premier jour : le hammam
Ce rituel se réalise généralement le premier jour des festivités. La mariée sort de la maison accompagnée de femmes pour la plupart proches et issues de toutes les générations. Pendant le bain, des bougies sont allumées afin de plonger les femmes dans une ambiance bien plus conviviale. Des gâteaux et de la limonade sont servis. D’ailleurs, même les femmes étrangères au mariage se joignent à la partie en faisant des youyous et en entonnant des chants religieux.
Deuxième jour : le jour de la découverte des tenues de la mariée, el khouara
El khouara, cet événement convivial et non des moindres, est généralement réalisé en après-midi. La mère de la future mariée invite des femmes proches ou pas à venir découvrir les tenues de sa fille. Les festivités se poursuivent dans l’ambiance musicale chaleureuse émise par le son de la zorna, l’orchestre de musique andalouse. Parée de ses plus beaux effets, telle que la robe de fiançailles, le badroune ou le karakou sans oublier la robe blanche, la mariée défile sous le regard ébahi de la salle. Un avant-goût de la cérémonie de mariage durant lequel les flashs des appareils photo et les vidéos plongent un peu plus chaque convive dans l’ambiance de la fête. D’ailleurs, les dragées, le thé et les petits gâteaux contribuent eux aussi à faire de ce moment une réelle cérémonie.
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Troisième jour : el taaliq, l’aacha et el henna
Trois événements majeurs surviennent le troisième jour de la fête de mariage. Il s’agit du taaliq, qui signifie « suspendre » et qui consiste à aller dans la future demeure de la mariée pour y apporter ses affaires, préalablement rangées dans des valises par des femmes proches d’elle. La tradition veut que les tantes repassent les vêtements et s’occupent de ranger le trousseau de la mariée. Ensuite, accompagnées de sœurs et de belles-sœurs de la mariée, elles partent ranger ses affaires dans son futur domicile. Là-bas, elles sont attendues par la famille du futur époux afin d’y déguster un délicieux repas composé de chorba, de boureks, de m’touem – un plat de viande en sauce –, l’ham lahlou – de la viande accompagnée de pruneaux, d’amandes effilées… S’ensuit la cérémonie du henné, el henna. Mais avant d’enduire les mains de la mariée de henné, son visage est entièrement recouvert d’un foulard en f’toul – franges. Ce rituel s’accompagne de chants émanant de la belle-mère. Cette dernière demande d’ailleurs à sa future belle-fille de retirer son soulier droit afin de casser les œufs qui vont servir à la préparation du henné. Cette action symbolise la fertilité. Parfois, et juste avant d’habiller de gants les mains de la mariée, la belle-mère pose deux louis d’or dans une des mains de la mariée.
Quatrième jour : la coiffure, le cortège, la salle
Le grand jour est arrivé. Le stress se mêle à l’euphorie. Le matin, la mariée se lève de bonne heure et va chez la coiffeuse, accompagnée ou non d’une ou deux personnes. À son retour, elle rejoint sa famille pour se préparer. Ce n’est que vers 14 h que les premiers klaxons et l’orchestre andalou font leur apparition dans le quartier, offrant ainsi aux riverains un spectacle des plus plaisants. Lorsque la future belle-famille arrive, il est de coutume de laisser six femmes aller chercher la mariée. Celle-ci sort sous la coupe de son père. Il s’agit d’un moment de pure émotion, oscillant entre larmes de joie et de tristesse. Le cortège de voitures ainsi que l’orchestre attendent pour accompagner la mariée jusqu’à la salle des fêtes pour poursuivre les festivités. En entrant, la belle-mère accueille la jeune femme avec un verre de lait et une datte et parfois même, une clé. Ce rite symbolise la longévité du couple, la fécondité… Tout au long de l’après-midi, la mariée change de tenue. Elle porte aussi bien des vêtements algérois, mais aussi issus d’autres régions, parfois même d’autres pays. Tout ceci au son de la musique traditionnelle et moderne produite par un DJ, une chanteuse ou encore l’orchestre, selon le choix de la mariée. Cette dernière profite de ses invités, défile, retrouve les personnes qu’elle n’a pas vues depuis longtemps… Ce n’est généralement qu’au moment de l’échange des alliances que la mariée revêt sa robe blanche et que l’époux entre dans la salle. À la fin de la cérémonie, les deux tourtereaux s’en vont, laissant derrière eux des souvenirs aux invités, mais aussi des larmes dans les yeux de certains.
Cinquième jour : le déjeuner du lendemain
Le lendemain, la famille de la mariée est conviée chez la famille du gendre. Sur place, la mariée est présente, notamment si elle vit chez ses beaux-parents. Ce repas peut aussi prendre la tournure d’un café, car il a lieu après la prière médiane, à savoir, celle du dhor. Certaines familles choisissent d’organiser un dîner en l’honneur des parents de la mariée, une semaine plus tard. Comme pour chaque rituel, il n’existe pas de règle précise. Au cours de la journée sont servies des pâtisseries traditionnelles faites à partir d’amandes, de miel et autres noix délicieuses. Ce moment convivial s’accompagne d’un bon thé à la menthe, d’un jus de fruit ou d’un savoureux café. Il s’agit encore d’un moment festif que chacun est heureux de partager en compagnie de sa famille par alliance. Aujourd’hui, certains rituels tendent à disparaître et les mariées choisissent en fonction de leurs moyens financiers, mais aussi de leurs envies, les traditions qu’elles souhaitent conserver ou non.
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