C’est la saison des mariages et pour nous l’occasion de vous parler de quelques rituels : d’entrée et de sortie de la mariée. Ces traditions ont parfois perdu de leur sens, mais sont encore actuelles. Pour certaines personnes, elles apportent du charme, pour d’autres, elles peuvent sembler inutiles, car chargées de superstitions. Elles restent cependant observées par un grand nombre de familles.
De nombreuses femmes restent attachées à des coutumes ancestrales, qui trouvent souvent leur origine dans les récits oraux transmis de génération en génération. Voici quelques-unes des coutumes les plus répandues. Sofia, 33 ans, s’est mariée le 26 octobre 2013 et se souvient des dernières recommandations qu’elle a données à son papa la veille de la cérémonie. « Mon père n’est pas très au courant des coutumes liées au mariage, car il a toujours détesté y assister. La veille, je lui ai expliqué le déroulement d’une cérémonie. Cela me tenait à cœur de le faire participer à nos coutumes oranaises. Je voulais vraiment passer la porte de la maison à son bras et que mon mari et sa mère attendent près de la porte d’entrée. Un moment à la fois émouvant et très drôle, car je suis plutôt grande : il était sur la pointe des pieds et moi je pliais les genoux », rapporte la jeune femme. Les sorties de mariée sont généralement riches en émotions, en rires, mais aussi en larmes de joie.
SORTIR DE L’AUTORITÉ DE SON PÈRE
Lamya, 22 ans, est d’origine marocaine et son mari est algérien. « Pour nous, la sortie de chez mon père est une coutume commune à nos traditions. Mon mari était accompagné de sa mère. Mon père m’a symboliquement “donnée” à mon mari. Cette sortie marque clairement un passage à une nouvelle vie de femme. Quand nous sommes sortis, tout le monde applaudissait, chantait, klaxonnait et dansait. Tous les regards convergeaient vers nous. Mon père et ma mère se trouvaient toujours à mes côtés et mes beaux-parents se tenaient près de mon mari. Nous pouvions lire beaucoup d’émotion sur les visages et cela restera l’un des plus beaux moments que j’ai vécu durant mon mariage », confie Lamya.
SYMBOLISER LA FÉCONDITÉ
Certaines coutumes sont liées à la fécondité. Parmi elles, se trouve celle qui consiste à casser un ou plusieurs œufs. « Avant que je ne franchisse le pas de la porte, une grande tante est venue déposer sous mon pied un œuf. J’ai dû le casser. Cette tradition est un signe de fécondité », se souvient Imane, 30 ans.
ALLIER LES TRADITIONS
Lorsqu’il s’agit d’un mariage mixte, il est difficile de choisir selon les rituels de chaque pays d’origine. Beaucoup, comme Adelina, sont tentées de réaliser un mélange de coutumes. « Je suis kosovare et mon mari est marocain. Nous avons choisi de suivre la tradition kosovare, albanaise. Je suis sortie au bras de mon oncle et de mon frère qui m’ont emmenée vers mon futur mari qui m’attendait en bas des escaliers avec nos deux familles. Normalement, notre tradition veut que la sortie de la mariée soit plutôt calme, car la famille est triste de voir partir la jeune fille. Pour les circonstances, nous avons laissé place à la tradition de mon futur mari avec les dakka marrakchia. Ensuite, une fois dans la voiture pour aller vers la mairie, j’ai regardé une dernière fois ma famille, avant que je ne sois enfin mariée. C’est un moment fort en émotions », indique la jeune femme. Croyant ou pas aux superstitions, nombreuses sont les femmes qui apprécient néanmoins de vivre ces expériences ancestrales.