La rokya est une méthode pour soigner les maux occultes, avec l’aide du Coran. Trois jeunes femmes nous racontent comment elles ont vécu la rokya et en quoi ce soin les a aidé.
La rokya pour lutter contre le mauvais oeil
« Je me sentais mal, toujours extrêmement négative et aucun de mes projets ne se concrétisait. J’ai décidé d’aller voir un spécialiste en rokya pour voir si je ne souffrais pas de sorcellerie. Quand il a commencé à lire le Coran, je me suis complètement étouffée. Impossible pour moi de respirer, je croyais que j’allais mourir. Il y avait une dame qui travaille avec lui, qui m’appuyait sur certaines parties de mon corps. J’avais l’impression qu’elle me transperçait, juste avec ses mains. Je pleurais et j’hurlais alors que je ne comprenais rien de ce que le raki (la personne qui réalise la rokya) disait. Quand il a terminé, il m’a dit que je souffrais de mauvais oeil. Il m’a conseillé de prier à l’heure et de me protéger au maximum contre le mauvais oeil, en ne racontant pas ma vie par exemple. Les deux jours qui ont suivi, je n’ai fait que pleurer. J’étais complètement déprimée. Et d’un coup, je me suis sentie vraiment mieux. Je buvais de l’eau sur laquelle il avait lu le Coran, j’étais apaisée. Quand par la suite, j’ai fait d’autres séances, tout ce mal était parti et je n’avais plus aucune réaction. » Touria, 28 ans.
La rokya contre l’infertilité
« Toutes les femmes qui ont des problèmes d’infertilité ne sont pas forcément atteintes d’un mal causé par un sort ou un djinn. Mais pour moi, c’est ce qui s’est passé. J’ai vu une personne qui m’a fait la rokya et un djinn a parlé à ma place. Le raki a eu une longue conversation avec lui. Pour quelqu’un qui n’a jamais vécu ce type de scène, je peux passer pour une folle ! Mais quand le raki a commencé la séance, je ne me sentais pas trop bien. Le djinn résistait et il ne voulait pas parler. Ensuite, avec l’insistance du raki, le djinn s’est dévoilé et a tout raconté. On se croirait dans l’exorciste ? C’est encore pire ! On a su qu’il m’avait provoqué plusieurs fausses couches parce que c’était son travail, un sorcier l’avait envoyé sur moi, mandaté par une personne de ma famille. Aujourd’hui j’ai un enfant que je chéris chaque jour que Dieu fait. Je n’ai jamais su qui était la personne qui m’avait causé tout ce mal. » Sabrina, 36 ans.
« Je venais pour une rokya, mais c’était un sorcier »
« Je suis allée dans un village au Maroc pour rencontrer un homme spécialiste en guérison. Je souffre d’une maladie orpheline depuis mon enfance et tout le monde me vantait les mérites de ce fameux raki. Une fois sur place, il s’est occupé de moi, mais je le regrette aujourd’hui à 1000%. Au début, tout laissait présager qu’il s’agissait d’une rokya classique. Ensuite, il a commencé à me demander le nom de ma mère. Ca m’a fait tilt, mais je n’ai pas osé arrêter. On m’avait déjà informé que quand on nous demandait le nom de la mère, la personne était un sorcier et pas un raki. Mais je l’ai laissé continuer, comme on me l’avait fortement conseillé et qu’il faisait la prière. Il a prit un seau vide et a mit un foulard dessus, ensuite dans le seau est apparue une photo. Une vraie photo en papier. Incroyable. Il m’a dit que j’avais marché sur une sorcellerie qui ne m’était pas destinée et que ma maladie venait de là. Il m’a alors crachée dessus. C’était son processus de soin. Je me sentais humiliée, sale, et 10 ans après, c’est ce que je ressens toujours en y repensant. Il m’a donné un genre de talisman et je n’avais pas le droit de me laver pendant plusieurs jours. Avec la confirmation d’un frère, j’ai bien compris qu’il s’agissait d’un sorcier et non pas d’une rokya. Prenez bien garde de qui vous allez voir, même si on vous le conseille. Un raki peut vous demander de lui raconter votre histoire mais en aucun cas le nom de votre mère ni de vous dénuder. Dès que vous avez le moindre doute, fuyez ! Je regretterai toute ma vie de ne pas être partie. Quelques temps après, ma maladie s’est vraiment empirée. Mais surtout, il s’agit du plus grand des péchés, le shirk (l’association). Mieux vaut essayer de se soigner seule, en lisant le Coran et en priant avec concentration et à l’heure que de rencontrer une personne qui se dit raki et qui au final, a des pratiques extrêmement douteuses. » Salima, 22 ans.