Saviez-vous qu’aujourd’hui encore une personne meurt de faim toutes les 4 secondes dans le monde ?En 2022, entre 691 et 783 millions de personnes souffraient de la faim, soit 22 millions de plus qu’avant la pandémie de COVID-19. L’intensification des conflits, des crises économiques, politiques et climatiques est venue renforcer une insécurité alimentaire qui était déjà intolérable en 2019.
Alors que des progrès ont été enregistrés en Asie et en Amérique latine, la faim gagne du terrain en Asie de l’Ouest, dans les Caraïbes et dans toutes les sous-régions d’Afrique. Sans actions immédiates, la FAO (L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime que près de 600 millions de personnes souffriront encore de la faim en 2030 !
Le continent africain et les enfants : éternelles 1ères victimes de la faim
Le continent africain subit une aggravation de la malnutrition dans toutes ses sous-régions : 1 personne sur 5 y est victime de la faim, soit plus du double de la moyenne mondiale !
Sur ce continent où les conflits se sont multipliés et intensifiés, où les conséquences du changement climatique sont particulièrement marquées et où les inégalités économiques persistent, 61% des habitants souffrent d’insécurité alimentaire modérée ou sévère.
A cause de leur système immunitaire plus fragile et des conditions d’extrême vulnérabilité dans lesquelles les mères les allaitent, les enfants africains sont particulièrement à risque de développer des problèmes de santé liés à une sous-alimentation, comme une insuffisance pondérale, un retard de croissance, une émaciation ou encore de l’anémie.
Tout quitter pour ne rien trouver de mieux
Multiplication des conflits, conséquences du changement climatique et prix des denrées alimentaires inaccessibles sont autant de raisons qui poussent les familles à quitter leurs terres pour tenter de survivre. Mais en réalité, 7 familles déplacées de force sur 8 (85 %) n’ont pas les moyens d’acheter suffisamment de nourriture pour répondre à leurs besoins nutritionnels quotidiens, selon l’étude menée par vision du monde en juin dernier[1]. Les familles vivant dans des camps de déplacés sont presque trois fois plus susceptibles que les autres de devoir réduire la qualité et la quantité de nourriture pour faire face à la baisse de leurs revenus.
- Depuis octobre 2022, les personnes déplacées dans le camp de réfugiés de Bidi Bidi en Ouganda (plus grand camp du continent africain) n’ont reçu que 37 % de leur ration alimentaire recommandée faute de budget.
- En République Démocratique du Congo (RDC), seulement 5% des ménages ont des enfants ayant accès à trois repas par jour en 2023. En moyenne, les familles parviennent à fournir à leurs enfants que 1,3 repas par jour.
- En 2023, le nombre de personnes interrogées déclarant avoir emprunté à d’autres pour pouvoir subvenir à leurs besoins de base a doublé, passant de 34% à 69%.
Vision du Monde lutte contre la crise alimentaire partout dans le monde
Il y a près de 18 mois, Vision du Monde à travers le partenariat World Vision International, a lancé une réponse globale à la crise alimentaire, permettant ainsi d’avoir un impact significatif sur la vie de 22 millions de personnes les plus touchées par l’insécurité alimentaire grave et la faim, dans 28 pays à travers le monde.
- Distribution de 335 223 tonnes de nourriture à plus de 9,9 millions de personnes dans 25 pays entre octobre 2022 et juin 2023 ;
- Suivi de près de de 250 millions d’enfants souffrant d’émaciation rien qu’en 2022 ;
- En partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), notre ONG a nourri (nourriture, espèces et bons)14,5 millions de personnes, dont plus de la moitié (57 %) étaient des enfants, dans 28 pays entre octobre 2022 et juin 2023.
[1] Etude menée entre mars et avril 2023 dans 18 pays : Afghanistan, Brésil, Burkina Faso, Colombie, République Démocratique du Congo, Équateur, Salvador, Éthiopie, Guatemala, Honduras, Jordanie, Mali, Nicaragua, Niger, Pérou, Soudan du Sud, Ouganda et Venezuela. L’enquête a utilisé une combinaison de méthodologies d’échantillonnage (échantillonnage aléatoire, raisonné et de commodité) couvrant 847 ménages dans les 18 pays, avec un nombre moyen de 6 personnes par ménage.